Du 7 au 13 décembre 2018. D’Invercagill à Christchurch, par la côte.
Nous quittons donc les Milford Sounds pour changer complètement d’univers et retrouver la mer. Mais pour cela il nous faut parcourir 278 km, quand même ! A ce stade du voyage, nous commençons, tous les trois, à accuser un peu de fatigue. La route, les randonnées, la logistique, les arrêts intempestifs pour voir de magnifiques panoramas, les mouches maléfiques (les sandfly), c’est génial, mais l’épuisement peut vous guetter plus vite que vous ne croyez.

Notre destination finale, c’est Christchurch où nous devons déposer Fanny dans quelques jours. Même si sur le papier, la route est plus longue en passant par la côte, je peux vous dire que ça vaut le détour !
De Te Anau, nous n’avons pas pris la route la plus directe mais celle qui longeait le plus la mer, plus belle et moins fréquentée. Au bout de deux heures de route, le besoin de notre dose quotidienne de café nous pousse à nous arrêter à Clifden. Sur la carte, ça a l’air d’être une petite ville, en fait, on n’a trouvé qu’un camion-café, c’était parfait. Cette habitude de couper nos matinées par une pause café nous l’avons pris avec le van en Australie. Et tous les matins nous vivons ces petites pauses dans des endroits différent comme une forme d’aventure.

Alors oui, on aurait pu traverser le pont suspendu qui mène au mémorial de guerre, là juste à quelques mètres de notre camion-café. Mais on se contente de boire notre breuvage en compagnie du gardien des lieux. L’envie de visite s’amenuise avec notre fatigue, mais peu importe car nous continuons à passer de bons moments, on aura moins de points rouges sur Map.me, c’est tout.
Après quelques jours de montagne, on retrouve la mer. Pour moi, c’est un vrai plaisir, mais ça c’est dû à mon enfance bretonne, au bord de l’eau, à boire du chouchen. Evidemment, dès que la grande bleue est en vue, on s’arrête direct. Les plages sont magnifiques, beaucoup plus que dans la partie Ouest. On respire le grand air, on est bien !

Les villes en Nouvelle-Zélande, c’est le sujet tabou!
On a déjà eu l’occasion de le dire ou de le laisser entendre, les Néo-zélandais n’ont pas tout misé sur le charme de leurs villes. Et comme ils compensent largement par la nature, ça se vit très bien.
N’empêche qu’Invercagill, le plus gros patelin du coin, met la barre assez haute en matière de charme discret. La ville est grise et encombrée de véhicules et même les rayons du supermarché nous semblent moroses. Ceci explique peut-être notre très rapide arrêt, juste le temps de faire deux trois courses et on repart fiça.

Question de prononciation ! Slope point.
A ce moment du voyage nous commençons à être très au Sud de l’île du Sud, de la Nouvelle-Zélande et même de la planète. Le point austral de cette descente du monde se fera à Slope Point (attention à la façon de le prononcer !). C’est tout simplement le point le plus au Sud d’Océanie (si l’on met de côté quelques petites îles). L’endroit est plus venteux que le Gouffre de Plougrescant. (Et oui c’est un article à ambiance bretonne…)

En regardant tout droit on a presque l’impression d’apercevoir l’Antarctique et même les îles Kerguelen. Tiens d’ailleurs, ils ne cherchent pas à embaucher du monde par là-bas?

Sur le chemin du retour, on s’arrête devant un champ plein de moutons parce que oui évidement, Nord ou Sud, peu importe le mouton est l’animal emblématique du pays.
Curio bay, une forêt, un pingouin.
Notre hôtel du soir se situe à Curio Bay à deux pas d’une forêt pétrifiée. Alors non, il ne s’agit pas d’un groupement d’arbres particulièrement émotifs, mais d’une forêt prise au piège de la lave, il y a 180 millions d’années et dont il reste des vestiges.

Pour être honnête j’ai beaucoup cherché ces fameux vestiges mais ma capacité d’imagination a été mise à rude épreuve.

Alors que nous cherchions désespérément la trace d’un chêne ou au moins un petit peuplier, notre regard est attiré par une petite bestiole qui se dandine sur les rochers un peu plus loin. Il s’agit d’un manchot aux yeux jaunes. Il est là, seul à se dorer au soleil.
Alors certes, la rencontre fut brève et à bonne distance, mais c’est quand même mon premier manchot. Et pour être honnête, le voir évoluer en liberté m’a donné plus de sensations je pense que si je l’avais vu dans un zoo.
Même sans Pingouin, Curio Bay m’aurait plu, les vagues qui viennent violemment s’écraser sur les rochers-forêts m’ont beaucoup fait penser à la Bretagne, pour vous dire si c’est bien…
Peu après nous nous installons au Lazy Dolphin Lodge, une petite auberge de jeunesse pas chère et bien placée. La petite subtilité, c’est qu’il y a une deuxième cuisine au première étage avec vue sur la magnifique plage de sable de Curio Bay. D’ailleurs après un autre délicieux met de Fanny, nous partons tous les trois profiter de l’endroit et du coucher du soleil.

Nous ne partageons les lieux qu’avec quelques oiseaux. Le soleil couchant offre des couleurs qui n’ont l’air d’exister qu’ici. Un petit paradis en somme.

Cathedrales Caves
De Curio Bay, nous ne sommes pas loin d’un haut lieu touristique de la côte. Les Cathedrale Caves. Attention à ne pas confondre avec Cathedral Cove dans le Nord de l’Île du Nord ! La petite surprise du jour c’est que l’entrée est payante. Cinq dollars (3 euros) ça parait cher quand on s’est habitué à voir tous les sites gratuits. On se lance quand même dans la promenade d’une petite heure pour atteindre la plage. Le parking est presque vide ce qui nous rassure un peu. Il faut dire que François et moi, atteints du « syndrome du tourisme chinois », nous avons de plus en plus de mal à côtoyer les vacanciers quand ils se promènent à plus de trente. Quand les groupes envahissent un lieu, la visite perd tout son intérêt à nos yeux.

Point de ça à Cathedrale Caves, nous commençons par traverser une forêt primitive, magnifique comme toutes les autres forêts de ce pays. Puis nous débouchons sur une immense plage de sable, où l’on peut visiter les « caves », les grottes. Nous y passons rapidement peu convaincus par l’endroit. Par contre, nous profitons un long moment de la plage et de ses jeux de lumière matinale. Au moment de retourner à la voiture, vers 11h00, nous croisons de nombreux touristes. Il semblerait que qu’on ait choisi la bonne heure.

Newhaven, le bien nommé.
Quelques kilomètres et un pique-nique plus tard. Nous arrivons au camping de Newhaven (Le Catlins Newhaven Holiday Park). Rien que le nom est alléchant. Nous sommes accueillis par un couple adorable et prenons possession de notre petit bagunlow. On se sent d’emblée à l’aise dans se petits camping familiale, fréquenté principalement par des familles néo-zélandaises.
Il est encore tôt, nous partons avec François arpenter la plage toute proche pendant que Fanny se repose. L’endroit est connu pour être habité par des lions des mer.
Et nous n’avons pas été déçus. Entre les femelles dormant sur la plage à quelques mètres de nous et les mâles que nous observons au loin, le spectacle est au rendez-vous. Je ne vous parle même de la plage, presque déserte et belle à couper le souffle. Après cette magnifique promenade, nous retrouvons Fanny qui se réveille.

Pour faire les courses, il faut se rendre dans la petite bourgade d’Owaka, c’est la seule ville des alentours, ici on est au bout du monde au sens propre comme au figuré.
Kaka Point et Nugget Point, les moins bien nommés.
Le lendemain, on prend la voiture, mais juste pour un petit aller-retour jusqu’à un endroit connu dans la région pour sa beauté et pour sa colonie d’otaries à fourrure, j’ai nommé Nugget Point.

Endroit touristique mais point trop, Nugget Point mérite sa réputation. On a adoré pouvoir observer de loin (et donc sans les gêner) les otaries qui soit dit en passant font un sacré raffut ! La mer et les oiseaux ont terminé de nous charmé.

De retour à notre petit havre de paix, on emmène Fanny à la plage de Newhaven que nous avons tant aimé. Pas besoin de d’avantage de description, je crois que les photos suffisent.
Dunedin, une après-midi d’arrêt.
Après deux nuits à Newhaven, on quitte à regrets la côte Sud. J’ai tellement aimé cet endroit, son calme et sa beauté. Bien sûr pour les adeptes des grosses chaleurs, ce n’est pas l’endroit idéal. Par contre pour les habitués du vent et de la pluie (comme les Bretons ou les Normands), ça peut ressembler à un paradis !
Cette journée de transition sur la route, nous l’avons coupée par un arrêt à Dunedin, the grande ville du coin. Après un petit restaurant indien des plus goûteux (l’une des solutions les moins chères aussi pour manger en Nouvelle-Zélande ), nous parcourons le centre-ville.
La visite est rapide, la ville a son petit charme dû aux bâtiments de style que je qualifierais d’écossais (sachant que je n’y connais rien en la matière). Notre principale activité sera d’y acheter des souvenirs et de visiter la gare de la ville, bâtiment historique et aimant à touristes asiatiques. Nous quittons la ville assez vite pour ne pas payer trop cher le parking. Dunedin est aussi connue pour avoir la rue la plus pentue du monde. On passe notre tour fatigués et septiques à propos de cet auto-appellation de rue la plus pentue : Est-on vraiment sûrs qu’il n’y a pas plus pentu dans le monde?
Les Moeraki Balls…
Et puis, il faut dire qu’un autre arrêt majeur nous attend sur la route. Les Moeraki Balls, the place to go selon les guides et certains blogs. En vérité, nous avons très vite déchanté enfin surtout François. Mais quelle est donc la cause de son courroux ? Les Moeraki balls, c’est une plage, la Koekohe Beach sur laquelle la nature et le temps ont déposé des rochers ronds, en forme de boules. Sur le papier c’est sympa et surtout le phénomène est vraiment unique. D’ailleurs un débat d’experts fait rage sur leurs origines. Sachant cela, nous débarquons intrigués et contents de voir enfin ces boules mondialement connues.

Mais ça, c’était sans compter sans nos amis de l’Empire du Milieu. En effet, à raison de dix touristes chinois environ par boules, la plage est littéralement bondée. C’est à qui se prendra en selfie perché sur la plus grosse boule. Nous nous frayons un chemin entre les perches à selfies, sans plaisir, c’est un peu la douche froide. François a du mal à ravaler son agacement. Et c’est vrai que toute la région regorge d’endroits aussi chouettes que cette plage. Pourtant la Koekohe Beach semble le seul arrêt effectué par les cars de touristes. Cette haute concentration de visiteurs trouble notre plaisir et nous laisse perplexes. En nous éloignant un peu de la masse, nous retrouvons un peu de sérénité et même quelques boules pour faire des photos. N’empêche que nous repartons assez vite et surtout très déçus. Alors un petite conseil, si vous voulez voir les fameuses boules Moeraki, allez y tôt le matin, il paraît que la lumière est belle et que l’endroit est désert.

Oamaru deux jours d’arrêt, dans tous les sens du terme!
D’Oamaru, l’une des principale ville de la côte Est de l’île Sud, je peux seulement vous dire qu’il peut y pleuvoir deux jours d’affilé et que le petit centre est vraiment plus sympa qu’Invercagill. A part ça, c’est à peu près tout.

En revanche je pourrais beaucoup être beaucoup plus disserte sur le super hôtel (le Oamaru Backpackers) dans lequel nous avons glandouillé pendant deux jours. A ce moment du voyage la fatigue a raison de nous et de notre volonté de visiter. Mais ça tombe bien l’hôtel est vraiment génial. L’endroit idéal pour l’inactivité et le repos.

Christchurch, terminus pour Fanny !
Après ces trois semaines en compagnie de Fanny, l’heure du retour a sonné pour elle. Son avion part de Christchurch, il nous faut donc remonter la côte pour rejoindre la principale ville de l’île du Sud. La route ne nous a pas particulièrement charmés. Il faut dire que nous l’avons faite sous la grisaille. Quant à Christchurch, que nous avons atteint en début d’après-midi, et bien, ses rues un peu vides et son église à demi détruite par un tremblement de terre nous ont inspiré une certaine tristesse.
De mémoire, nous y sommes restés à peine deux heures. Le temps de remplir nos sacs de souvenirs. Le soir nous avions trouvé un AIRBNB près de l’aéroport. Hébergés chez une dame chinoise au petits soins pour nous, nous trinquons à ces trois semaines intenses.

Le lendemain, nous déposons Fanny à l’aéroport. Nous rendons notre voiture familiale pour en louer une plus petite et donc moins chère. Nous prenons la route pour de nouvelles aventure mais maintenant nous ne sommes plus que deux !

EBM
Tu oublies de dire que tu as versé une larme en me voyant partir et que le voyage n’a plus été le même 🙂
F.
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