EPISODE 1 : HANOI, BONJOUR VIETNAM…

Du 30 juin au 7 juillet 2018.

Le vol entre Hong-Kong et Hanoï est passé très vite (deux petites heures). C’est frais et dispos que l’on s’approche du comptoir de l’immigration à l’aéroport d’Hanoï. A notre gauche une énorme file d’attente occupe tout l’espace. C’est le comptoir qui délivre les visas. Nous, on a prévu le coup, on a obtenu un visa de 30 jours par internet. C’est le même prix et ça nous permet de passer tranquillement devant le douanier sans avoir à attendre. Sur ce coup là, on n’est pas peu fier de nous.

On a décidé de rester 6 jours à Hanoï et en plus on a pris un hôtel plus haut de gamme que d’habitude (cadeaux d’anniversaires…). Dans le Lonely, ils recommandent fortement de passer par l’hôtel pour réserver un taxi car les arnaques seraient très nombreuses à l’aéroport. Le ton est donné. C’est ce que l’on fait et à la sortie de l’aéroport, notre chauffeur nous attend avec un écriteau.

Sur la route, on a eu le temps de se rendre compte que l’ambiance est très différente ici ; des scooters par milliers, pas un seul gratte-ciel.

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On arrive ainsi à l’hôtel situé en plein centre touristique d’Hanoï dans une ruelle aussi étroite que bondée. L’accueil est des plus chaleureux, cocktail de bienvenue et assiette de fruits nous sont servis pendant que la gérante nous prépare la facture.

C’est un peu plus tard, une fois installée dans la chambre que le drame survient. Je me rends compte que le taux de conversion utilisé par l’hôtel est complètement fantaisiste et largement à leur avantage. Je trouve d’ailleurs la facture qu’un client a laissé dans la chambre ; et lui aussi s’est fait facturé plus que prévu. Pour nous, c’est 6 nuits achetées, 1 à payer en plus ; drôle de promotion…

Je demande à la réception le remboursement mais apparemment un mystérieux grand chef, absent pour une longue période, refuserait. Ça sent l’arnaque à plein nez et on est au Vietnam depuis à peine une heure. Je mets quelques heures minutes à décolérer.

Même si la sensation d’être accueillie de cette manière est très désagréable, je finis par relativiser, avec l’aide de François qui en avait marre de me voir faire la tête, en me disant que Booking m’aidera à obtenir un remboursement. Deux mois plus tard et des dizaines de mail plus tard, j’attends encore.

Bref, l’hôtel est bien placé, on a envie de partir découvrir la ville. C’est sans compter sur la chaleur insupportable en journée (du style 40 degrés à l’ombre). On n’a pas eu de chance de ce côté car aux infos ils expliquent qu’une vague de chaleur s’abat sur le pays. Il a donc fallu adapter notre rythme de visite aux températures. La journée, on reste volontiers dans la fraîcheur de l’hôtel pour ne sortir qu’en fin de journée, et là encore il fait quand même très chaud.

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Ces essaims de scooters sont usant pour le piéton desséché par le soleil…

Hanoï est une véritable fourmilière. Des milliers de scooters se frayent un chemin dans les rues étroites de la vieille ville. Ici les trottoirs ont beaucoup de fonctions sauf celle de permettre aux piétons de circuler.

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François et sa souplesse ont adoré ces petits tabourets 😉

Scooters, restaurants de rue, magasins, nous sommes bien souvent obligés de marcher sur la route. Traverser est aussi une vraie gageure. Point, ou peu, de feus rouges et des passages piétons complètement bafoués. Si comme moi vous êtes plutôt craintif en terme de sécurité routière, une seule solution, vous laissez guider par une personne plus dégourdie, en l’occurrence François qui a très vite maîtrisé le slalome entre les scooters (même s’il s’est arraché les cheveux à plusieurs reprises voyant des scooters préférant faire une embardé dangereuse plutôt que de poser pied à terre). « Le plus important est de sauter au moment de l’impact », disait-il…

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Petit moment de détente sur un trottoir sans scooter…

Le simple fait d’aller manger dans un des restaurants, que nous avions repérés au préalable dans les blog, était une expédition.

Heureusement à Hanoï, on a très bien mangé. Dès le premier soir on découvre ravis, le Bun Bo. Ce délicieux plat est une soupe vietnamienne de vermicelles de riz au bœuf sauté, accompagné de soja, d’herbes et de cacahuètes. Au fil de la semaine, on poursuit notre découverte avec les Banh mi, petit sandwich très bon marché, très goûteux. C’est le sandwich vietnamien d’inspiration française qui vous permet de manger pour moins d’un euro… Les Bun Cha (soupe aux vermicelles de riz au porc grillé, accompagné de bouillon de légumes) et tous les autres mets que nous propose le pays, ont agrémentés notre semaine. Il était tant, après un mois en Chine… Même le café est bon et pas cher, on profite pleinement (on vous rappelle qu’en Chine le marché du café ne marche pas très fort).

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Le lait de maïs, ma nouvelle passion !

En plus, au grand désespoir de François les sièges sont vraiment très bas au Vietnam et quand on a une hanche rebelle, ce n’est pas évident.

On a découvert une autre spécialité bon marché du Vietnam, les massages. On a profité de la canicule pour prendre le temps d’en profiter. Dans notre rue, on a découvert un institut vraiment pas mal du tout. La spécificité de cet endroit est qu’il emploie des masseurs non-voyants. François y testera le premier massage de sa vie. Test réussi, puisqu’il y retournera deux jours plus tard.

Mais je vous rassure, on a quand même trouvé l’énergie pour faire quelques visites. On a adoré la vieille cathédrale Saint-Joseph d’Hanoï qui, le soir venu, est le lieu de prières collectives.

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La cathédrale Saint-Joseph d’Hanoï.

La ferveur qui y règne nous a saisi.

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Les manifestations religieuses sont très fréquentes à la cathédrale Saint-Joseph

Mais la cathédrale, n’est pas le seul lieu de dévotion à Hanoï. Un bon matin, à l’aube, nous sommes partis vaillamment visiter le mausolée d’Ho Chi Minh. Après une marche d’une heure sous un soleil écrasant, nous arrivons sur le lieu de pèlerinage. On avait hâte de découvrir cet endroit parce le Lonely nous expliquait qu’on allait y croiser des Vietnamiens émus de rendre hommage à leur ancien leader. Seulement voilà, aux abords du mausolée, point d’entrée en vue. On suit la foule et nous nous retrouvons dans le musée Ho Chi Minh. Y sont reconstitués la maison d’enfance de l’oncle Ho, sa maison d’adulte, son bureau de travail…. Mais nous passons rapidement car le mausolée ferme bientôt et nous, c’est le mausolée que l’on veut voir en priorité. Oui mais voilà, une fois sortis, toujours pas d’entrée du Mausolée. Il faut bien se faire à l’idée, le mausolée est bel et bien fermé et on ne nous laisse pas retourner dans le musée Ho Chi Minh. Échec sur toute la ligne, on retourne penaud et assommé par la chaleur vers notre hôtel. Il faut savoir que l’oncle Ho va en vacance en Russie de tant en tant pour se refaire une petite beauté. On a dû lui rendre visite au mauvais moment…

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On aura vu le mausolée de l’extérieur… C’est déjà ça…

En chemin, on s’est rattrapé en allant visiter la prison dans laquelle les Français détenaient les nationalistes vietnamiens pendant la colonisation. Plus tard, c’est là que les Vietnamiens ont détenu les pilotes américains fait prisonniers pendant la guerre du Vietnam.

Concernant la période française, le musée dépeint les conditions de détentions extrêmement dures et les tortures infligées aux prisonniers par les autorités françaises. Aux murs, des courriers de l’administration pénitentiaire française témoignent de ces sombres heures de l’Histoire de France. Les différents directeurs de l’établissement y font l’inventaire des mesures coercitives mises en place contre les prisonniers.

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Une SPIP ne peut s’empêcher de visiter des prisons…

Ces documents m’ont semblé d’autant plus troublants que, des décennies plus tard, la mise en page des courriers de cette administration, que je connais bien, n’a pas beaucoup changé.

La partie sur les conditions de détention des pilotes américains m’a laissé plus songeuse. On y voit les pilotes faire du sport, préparer une dinde pour Noël, faire le sapin de noël, se faire soigner par des médecins locaux et tout un tas d’autres activités les plus agréables les unes que les autres. Ça ressemble presque au programme d’une colonie de vacances. En sortant, on a fortement soupçonné les responsables du musée de ne pas être parfaitement objectifs sur cette époque précise. En tout cas, la visite nous a bien plu pour la « partie française ».

En fin d’après-midi, nous nous sommes rendus au célèbre pont Long Biên d’Hanoï en passant par les rails qui traversent des rues très étroites, obligeant les trains à frôler les habitations.

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Il n’y a pas des trains tous les 5 minutes… Mais c’est impressionnant !
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Le pont Long Biên d’Hanoï !

Nous avons quitté pour la premier fois le centre touristique. Nous ne nous sommes pas forcément sentis à l’aise dans ces ruelles marquées par la pauvreté.

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Et François qui voulait traverser le pont à pied en disant qu’il n’y aurait pas de train à cette heure là…

Le dernier jour, François décide de braver seul des températures assommantes pour aller visiter la citadelle. Site classé au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2010, la citadelle d’Hanoï est vendue comme l’un des plus beaux monuments de la capitale vietnamienne. Il semble avoir préféré la visite au bâtiment militaire D67 qui abrite des bunkers situés au cœur des cet édifice millénaire. Ceux-ci servirent de quartier général de l’Armée populaire vietnamienne jusqu’à la fin de la guerre en 1975.

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La fraîcheur des bunkers…

En chemin, il rencontre ce gros fruit.  Un début de passion pour les fruits asiatiques est né en lui… Il vous en parlera plus tard.

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???

La nuit à Hanoï :

Le soir, la chaleur tombant, nous en profitions pour nous promener dans tout le centre. La traversée de la rue de la bière nous a beaucoup amusé. Elle est envahie de rabatteurs particulièrement insistants qui, sortant de nul part, vous encerclent pour ne plus vous lâcher. On se croirait dans une scène de film de zombies.

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Il faut jouer des coudes pour traverser la Beer Street 😉

Dommage, on se serait bien installé sur un des milliers de minuscules tabourets qui occupent la rue pour y boire une bière, mais la pression des rabatteurs et des vendeurs en tout genre nous en a dissuadé.

Se promener autour du lac Hoan Kiem paraît plus calme mais attention une fois encore aux arnaques. Le site du ministère des affaires étrangères le mentionnait, des jeunes gens vous y abordent en expliquant qu’ils veulent pratiquer leur anglais avec vous. Le site explique qu’ensuite ils vous emmènent dans un bar qui vous applique des tarifs exorbitants. Et c’est vrai qu’on s’est fait abordés plusieurs fois. Arnaque ou pas, nous ne le saurons jamais, nous avons décliné les demandes des jeunes vietnamiens.

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Le lac Hoan Kiem, un peu de fraîcheur dans cette chaleur étouffante…

On a décidé de nous rendre dans la baie d’Halong après Hanoï mais pas facile car les transports publics ne sont pas pratiques, les gares sont excentrées et on nous a prévenus dans les bus, comme dans les taxis, les arnaques sont monnaie courante. On ne peut pas demander à notre hôtel en qui nous n’avons absolument pas confiance. On trouve finalement une auberge de jeunesse qui comme la plupart des hôtel propose des transports. Notre car nous prend à notre hôtel et nous dépose dans la ville de Bai Chay. Ça promet de belles aventures !

Dernier soir, France-Uruguay.

Le dernier soir avant de quitter Hanoi, on change d’hôtel (sans arnaque cette fois) et on trouve un tout petit bar pour regarder le quart de finale en compagnie d’un client (s’endormant sur l’épaule de François) et du patron.

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François : « on ne passera jamais les quarts avec cette équipe là »

Et les Vietnamiens dans tout ça ?

On avait beau venir de Chine, c’est à notre arrivée au Vietnam que nous avons connu notre premier vrai choc culturel du voyage. Dès le premier jour, les relations avec les Vietnamiens nous ont décontenancés. L’accueil dans les restaurants et dans les magasins a été parfois froid.

Après notre expérience à l’hôtel, notre crainte de se faire arnaquer nous a surement empêcher d’être détendus ; d’autant que régulièrement nous nous sommes aperçus que les additions étaient légèrement gonflées (3 fois sur les 4 premiers repas). A chaque fois ce ne sont que de petites sommes en jeu, rien de bien méchant, mais si je suis parfaitement honnête, ces pratiques ont un peu terni l’image que j’ai du Vietnam. On quitte donc Hanoï en espérant que la suite du voyage sera plus facile.

Avec un peu de recul, mon récit reste peut-être un peu négatif, mais au final, nous sommes contents d’avoir visité cette ville aussi déroutante que dépaysante.

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Déjà 2 mois que nous sommes partis…

EBM

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