EPISODE 2 : A LA LONGUE, HALONG AURA LAISSE DES TRACES…

Après la chaleur écrasante d’Hanoï (40°C à l’ombre) et ses frénésies nocturnes, on espérait trouver un peu de calme et de fraîcheur au bord de la baie d’Halong ; enfin plus exactement la baie de Tu Long, sa petite sœur, située un peu plus à l’Est et annoncée comme moins touristique.

Car le Vietnam a sa Tour Eiffel à une heure de route de sa capitale ; un emplacement de choix qui a permis de faire de ce site connu mondialement, un paradis du tourisme de masse.

Prévenus de la complexité des transports publics et des arnaques en tout genre, nous préférons rejoindre dans un premier temps la baie d’Halong en empruntant un bus touristique, dormir une nuit en cours de route à Bai Chay et reprendre la route le lendemain pour rejoindre le petit port de Cai Rong. De là, nous pourrons trouver un bateau qui nous mènera sur notre petite île de Quan Lan au cœur de la baie de Tu Long.

Rendez-vous 9h00, le bus vient nous chercher au pied de notre hôtel. La France vient de battre l’Uruguay 2.0 ; tout va bien.

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Hou, ils sont contents…

À mi-chemin, nous nous arrêtons sur une aire d’autoroute transformée en fait en énorme boutique touristique que l’on se doit de traverser pour que notre bus nous reprenne de l’autre côté du hangar à 200 m de là… Et sinon les WC, c’est par où ? C’est arrêt marque un peu le ton de ce qu’est devenue la baie d’Halong. Une machine économique, où il s’agit de faire débourser le touriste dès que l’occasion se présente…

L’hôtel en vue, on a hâte de poser les valises qui se font de plus en plus lourde (il faut dire qu’Hanoï est le paradis du bibelot, on a un peu craqué, sachant que des invités viendront le mois prochain). Et là, c’est le drame (toute proportion gardée)… La gérante de l’hôtel nous annonce que le prix de notre réservation « booking » ne lui convient pas… Les 25 dollars la nuit se transforme en 50 dollars. La tension monte un peu et bizarrement plusieurs personnes, sorties de nul part, prennent part aux discussions… Après avoir perdu 1h30, on obtient la chambre pour 27 dollars. Tout ça pour ça… Sachant que la gérante ayant compris que nous ne lâcheront jamais 50 dollars pour une chambre sans fenêtre, multiplie les petites attentions (bouteilles d’eau, café) pour rattraper un peu sa potentielle note « booking ». Nous partons directement à la découverte de Bai Chay. Une nouvelle arnaque du chauffeur de taxi, nous chauffe pour la journée. Alignements d’énormes hôtels sans charme, plus glauques les uns que les autres, Bai Chay ne nous séduit pas. Nous poursuivons notre route jusqu’à la plage.

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Les vacanciers vietnamiens et nous…

Nous y trouvons uniquement des touristes vietnamiens et passons un bon moment à regarder tout se petit monde profiter de leurs vacances estivales avec la baie d’Halong comme décor. Le soir, nous ne mangeons pas… Nous n’avons pas le cœur a tenté les restaurants proposés, sachant que mes intestins commencent vraiment à lutter contre une invasion de microbes.

Le lendemain, arrivés au port de Cai Rong après 1h30 de bus sans encombre (nous avons payé le même prix que les autres passagers !), deux options s’offraient à nous, un bateau rapide récent ou une embarcation en bois d’un autre âge.

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En bateau Simone !

Le choix est vite fait (#onfaitdansletradi). Quoi de mieux que de payer deux fois moins cher pour s’offrir une petite croisière de 3h00 dans une magnifique baie au lieu d’être entassé dans un « speed boat » où nous n’aurions rien vu. Nous embarquons sur ce rafiot, après avoir acheté un banh mi à la sauvette sur le quai (le fameux sandwich vietnamien).

Peu avant notre départ, de pauvres cochons harnachés sont entassés sur notre bateau, enfin notre arche de Noé… On s’apercevra que des poussins et toutes sortes de provisions ont rempli le bateau plus que les passagers. En effet, nous sommes peu nombreux, uniquement des locaux et deux français Louise et Arthur qui ont eu le même choix farfelus que nous… Quatre Français sur ce bateau, je pense que c’était une première…

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A bord, l’ambiance est paisible !

Ah oui, il y avait aussi ce petit garçon, émerveillé par l’eau ruisselant sur la proue du navire.

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Avant de partir, je me suis quand même dit qu’il était tout à fait envisageable que l’on  puisse couler… Rassurant, je dis à Élise que la baie est composée de milliers d’îlots, qui seront faciles à rallier en cas de coup dur (#mesgrandsperesenonvudautre).

La traversée est paisible, le capitaine s’endormant à moitié sur la barre, j’en profite pour rejoindre nos compatriotes sur le « pont supérieur » pour échanger… Seuls au milieu de cette baie de Tu Long, l’endroit est magnifique bien que la luminosité soit un peu blafarde. C’est l’aventure, comme je l’avais rêvé !

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Seuls dans la baie de Tu Long

Nous arrivons à Quan Lan attendus par une horde de tuk tuk…  Nous préférons rejoindre notre hôtel à pied ; ce qui semble amuser tout ce petit monde… Les cochons auront le droit au tuk tuk. Arthur et Louise partent devant nous pensant loger dans un autre hôtel. En fait, ils dormiront dans la chambre d’à côté.

Très vite ma santé s’est un peu détériorée sur l’île ; embêté par ce qui devait arriver à force de jouer les aventuriers dans certains « restaurants » d’Hanoï. Je ne vous fais pas de dessin…

Du coup, nous ne ferons pas toutes les activités que j’aurais souhaité sur l’île… Notamment louer un scooter pour visiter l’île ou encore faire de la randonnée…

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Un matin, l’île subit un orage dantesque. Élise est déjà partie voir ce qui se passe dehors, je suis dans la salle de bain, au moment où je me suis mis à plat ventre à l’instant où la foudre venait de tomber sur notre hôtel, faisant de notre tuyauterie un feu d’artifice pendant une seconde. Bien entendu, tout a sauté… Nous vivrons ainsi quatre jours au rythme des coupures de courant.

Chaque matin Elise part faire des courses au village, le choix y étant réduit, elle reviendra systématiquement avec les mêmes produits : biscuits secs et bananes.

Toutefois chaque jour nous profitons de la plage en fin d’après-midi jusqu’au soir… et du coucher de soleil ; fantastique à Quan Lan !

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Et pan !

L’eau (presque trop chaude selon Elise) nous rafraîchit à l’image de ces buffles qui s’affalent eux dans des trous tout boueux chaque après-midi devant notre hôtel.

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La première fois quand tu ne t’y attends pas… ils nous ont surpris les bougres…

Sur la plage, pas un Occidental, ou presque. Le tourisme est uniquement vietnamien et organisé en petits groupes.

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En fin d’après-midi, nous profitons au maximum ! La journée le soleil est brûlant…

Nous ne sommes pas embêtés par la foule et nous aimons cette ambiance bon-enfant sur la plage. Au large, des dizaines de pêcheurs semblent travailler jour et nuit sans relâche (la nuit d’énormes spots éclairent leur bateau à l’horizon, un sacré spectacle).

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Les quatre Français de l’île, que nous sommes (nous retrouvons Louise et Arthur au restaurant tous les soirs), regardons le spectacle des vacanciers vietnamiens chaque soir. Ces derniers allument des grands feux sur la plage et chantent de la soupe electro à tue-tête… C’est marrant au début, un peu entêtant à la longue… Un soir, le vent et le feu (allumé au kérosène je pense) ont écourté notre discussion et asphyxié nos poumons,

Côté restauration, je mange du riz et encore du riz en compagnie des rats présents en nombre près des paillotes de la plage. Un vrai vaccin pour la suite de notre aventure en Asie. Enfin, c’est ce que je me dis à chaque fois que nous mangeons. Le serveur ayant pitié de moi, me met toujours un petit bol de cacahuètes avec mon riz blanc, au cas où mon estomac voudrait bien faire une petite folie. Un peu sec cette histoire… Elise mange du riz avec des fruits de mer, mais commence à saturer…

Il faut dire que l’île est très sale. Aucun système de gestion des déchets n’est mis en place ; si ce n’est d’enterrer tous les détritus à quelques mètres des restaurants.

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Triste spectacle avant d’aller se baigner…

De plus, la mangrove qui faisait le charme de toute la façade Nord de l’île est en cours de destruction. Un énorme projet immobilier est en cours de construction et est sur le point de détruire ce que nous étions venus chercher… L’urbaniste que je suis a dû mal à se faire à ces projets qui pullulent en Asie. Notre Loi Littoral française n’est peut-être pas parfaite mais reste un pare-feu indéniable…

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Bon, pour les études d’impact on repassera… #nestcepasantoine

Notre séjour sur l’île de Quan Lan nous laisse penseurs… Nous sommes fiers d’avoir su emprunter des chemins peu connus au large de la baie d’Halong, heureux d’avoir vécu uniquement avec les Vietnamiens mais perplexes sur ce qu’est en train de devenir ce petit paradis perdu. Ah oui, et heureux que la France soit en final de la Coupe du Monde 😉

Il est temps pour nous de retrouver la terre ferme. Nous rentrerons en speed boat cette fois-ci… Enfin, speed… Une amarre s’étant coincée dans notre hélice, nous partons avec 1h30 de retard. Quand ça veut pas… J’en profite pour me faire un ami, qui ne me lâchera pas du regard pendant tout ce temps…

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Avant de rejoindre Hoi An, cette charmante ville que les blogs nous annoncent comme féerique, nous passons une dernière après midi et une nuit à Ha Long City ! Contents d’avoir vécu cette ribambelle d’anecdotes mais épuisés (surtout moi, le mal de ventre ne me quitte pas). Le soir, un appel dans la nuit de tous les copains pour mon anniversaire nous remet en selle (#juliaauxmannettes).

Lendemain, nous passons l’après-midi au cinéma, partis voir un blog booster américain, l’histoire de ne pas trop réfléchir. Car avec Elise, nous avons eu une longue discussion sur ce que nous venions de vivre… Nous sommes heureux de séjourner au Vietnam, mais nous avons toujours un arrière goût sur tout ce que nous entreprenons dans ce pays. Mais laissez nous décanter encore un peu, nous essayerons de prendre un peu de recul à ce sujet en vous écrivant un bilan…

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Quelle souplesse !

Rendez-vous So 9, Dong Ho (c’est l’adresse ;)) à Halong City à 20h00, où notre bus couchette pour Hoi An doit passer…

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FD

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