Du 15 au 24 juillet 2018.
Pour aller à Hoi An directement depuis la baie d’Along, un seul bus couchette de la compagnie HUONG LONG propose le trajet. Son site inspire confiance, le trajet n’est vraiment pas cher (20 euros pour traverser la moitié du pays), alors je réserve deux billets. Le départ est prévu le 14 juillet à 19h au 9, rue DONG HO. Pour être sûre de ne pas me tromper, j’échange plusieurs mails avec la compagnie qui me confirme l’heure et l’adresse.
Le jour J, nous arrivons largement en avance à l’adresse indiquée. Aucun panneau ou écriteau à l’effigie de la compagnie de bus n’est affiché. Je demande à l’hôtel située là. L’homme à la réception écoute ma question et se met à échanger avec son collègue. Ils me regardent de temps en temps et s’esclaffent. J’ai clairement l’impression qu’ils se moquent de moi et ça se confirme quand il fait un geste vague qui m’indique que notre sympathique échange est terminé.
Il n’y a plus qu’à espérer que j’ai bien compris et à attendre le bus. Seulement voilà, 19h arrive, puis 19h30, 20h…. Une heure de retard et toujours rien. Il se met à pleuvoir des cordes, il fait déjà nuit. François et moi, on commence à désespérer. On essaie d’appeler la compagnie, mais le numéro ne fonctionne pas. Je tente de demander de l’aide à quelques passants, mais ils m’esquivent.
20h15, toujours rien, on est trempés et on sent le désespoir monter en nous. Trois jeunes hommes, qui prenaient un verre juste à côté, viennent me voir et me demandent, en anglais, s’ils peuvent nous aider. Ouf ! Je leur explique notre situation. L’un d’entre eux me dit que nous ne sommes pas à la bonne adresse, mais qu’il peut m’appeler un taxi pour y aller. Petit moment de panique, si nous ne sommes pas à la bonne adresse, c’est que le bus est bel et bien passé sans nous. Il faut trouver un hôtel, repasser une nuit ici et après… Je ressens soudain un grand moment de lassitude.
Dans le doute, je demande quand même aux trois jeunes s’ils peuvent essayer d’appeler la compagnie avec leurs téléphones vietnamiens, ça peut peut-être marcher. Ils essaient gentiment mais n’arrivent à obtenir personne.
Voyant nos têtes dépitées, un des jeunes commence à m’expliquer que son frère travaille dans un hôtel et qu’il peut me trouver une voiture pour aller là-bas. Il commence à devenir insistant. On décline leur proposition, ils s’éloignent de nous.
Pendant ce temps, je me mets à la recherche d’un WIFI, il faut savoir qu’au Vietnam, très souvent le code wifi est 123456789. Je l’essaie avec tous les réseaux que je trouve. Et là BINGO ça marche! Je trouve un autre numéro de la compagnie de bus et miracle j’arrive à les joindre. Quand j’explique la situation dans un anglais paniqué, la standardiste ne comprend pas mon numéro de réservation. On passe donc par Facebook et tout de suite c’est plus facile. Elle me dit d’attendre car le bus va passer. Je regarde ma montre, il est 20h25. J’espère qu’elle dit vrai.
Entre temps, les trois jeunes gens ne sont pas partis bien loin. Une voiture arrive, ils semblent la connaître. L’un d’entre s’approche de moi, il me dit que l’on doit monter dans la voiture qu’il nous paie la course. Nous ne savons même pas où est sensée nous emmener cette voiture. Ça devient bizarre cette histoire. On dit non fermement aux jeunes hommes qui s’en vont l’air mauvais, tout en serrant la main de François quand même. Quelle soirée, c’est pas possible !
Finalement et par chance, je vois le bus s’arrêter dans la rue d’à côté, qui porte le même nom, comme c’est pratique ! Heureusement que j’ai tourné la tête à ce moment, car nous étions focalisés sur l’autre côté de la route. Il pleut toujours des cordes, je me précipite pour prendre mes sacs posés à l’abri de l’eau et là, la bretelle de mon petit sac à dos cède… Grrrrrrr… Pas le temps de s’apitoyer, on court vers le bus. Le chauffeur nous fait monter en deux secondes et redémarre aussi sec. Dans le bus, on est euphoriques et soulagés. On se rend quand même compte qu’on a presque rien à manger et que le bus couchette, c’est peut-être pas si confortable que cela.

En fait, le chauffeur roulera pendant 10 heures d’affilées, à un rythme d’enfer et sans faire de pause. Rassurant…
On somnole plus qu’on ne dort. A 6h30 du matin pause petit-déjeuner pour tout le bus. Nous, on n’est pas en forme, les nouilles, là comme ça, on n’est pas partants.

C’est donc en jeûne imposé que l’on attend avec impatience d’arriver à Da Nang. Les dernières heures nous paraissent très longues.

Dans les blogs, on a lu des histoires sur des chauffeurs qui déposent les touristes des kilomètres avant la destination pour les obliger à prendre un taxi qui leur reverse une commission.
On est exténués et même si au final nous n’avons fait qu’attendre un peu notre bus qui était en retard, la soirée de la veille nous a éprouvés.
Arrivée à Hoi An.
Le bus nous dépose finalement à Da Nang. Mes peurs étaient infondées, un taxi nous attend comme prévu pour nous emmener à l’hôtel à Hoi An. François retrouvera quand même ses slips éparpillés dans la soute… On n’accuse personne, mais c’est encore louche cette histoire. Avec le trafic, il faut environ 3/4 d’heure pour y arriver. Poser nos sacs dans notre bel hôtel est une vraie délivrance. Comme on n’avait pas vraiment mangé depuis 24h, on commande même une pizza à 16h. La meilleure de notre vie!
Le premier soir, on n’est pas pimpants. On se traîne jusqu’au centre ville et quand on commence à chercher un restaurant, un déluge s’abat sur nous. Grrrrrrrr… On s’installe dans le premier restaurant venu en demandant à notre karma de changer de dynamique parce que là il y en a marre.

Ça a l’air de marcher parce qu’on mange bien et que la pluie s’arrête. On fait un petit tour dans le centre qui nous séduit malgré notre humeur maussade.
Ce premier soir à Hoi An n’est pas n’importe quel soir, c’est la finale de la Coupe du monde!
Il y a des Français partout. On demande à un groupe s’ils savent où regarder le match et là coup de chance, ils nous expliquent qu’il y a une fan zone en ville. Et oui même au Vietnam !

On s’y précipite, vous pensez bien. On y retrouve entre 50 et 100 Français (on n’est pas d’accord sur les chiffres) maquillés et habillés en bleus blanc rouge. Tout ce petit monde fait bien du bruit à côté des très nombreux Vietnamiens, beaucoup plus calmes.
Dans le camp des Français, on est chauds comme la braise. Alors quand le son est coupé pile au moment de la Marseillaise, c’est l’incompréhension, l’animateur de la soirée nous dit que c’est un problème technique. Pas grave, la Marseillaise sera chantée à capella devant un public vietnamien assez froid. Quand c’est le tour de l’hymne croate, en revanche, le son revient et les applaudissements se font chaleureux chez les vietnamiens. Pendant tout le match, je ressens une sorte de malaise, les Français, galvanisés et avinés, font du bruit se mettent devant l’écran, alors que les Vietnamiens ne manquent pas une occasion de montrer leur soutien à la Croatie. Lors du premier but des Croates, j’ai même eu l’impression de voir de l’hostilité sur certains visages. A la fin du match des bouteilles ont volé sur les Français qui dansaient sur l’estrade. Pas d’ambiance bon enfant ce soir, l’histoire semble s’être invitée à ce match de foot.

Petite routine pendant 8 jours.
Les jours suivants, on reprend vite du poil de la bête (En même temps, on ne revient pas de la guerre non plus). Notre hôtel est un vrai havre de paix avec petit déjeuner, piscine et chambre grand confort.

La ville, quant à elle, nous charme tout de suite. On passe beaucoup de temps à nous reposer et nous balader.

Les bâtiments anciens ont été conservés et des lampions ont été installés dans toute la ville. La nuit tombée c’est vraiment magique. Et même les hordes de touristes ne nous gênent pas tant que ça.

On se plaît beaucoup à Hoi An, mais pour être honnêtes, on a bien peur que ce soit le côté « bulle touristique », où tout est fait pour les occidentaux et où le contact avec les Vietnamiens est limité, qui nous rassurent…

On n’est ni fiers, ni satisfaits de ce constat mais contrairement à nos habitudes, on fuit les gargotes fréquentés par les locaux. On mange plutôt occidental dans les restaurants à touristes. On goûte même au vin vietnamien. Ne nous demandez pas s’il est bon, après deux mois d’abstinence on a plus aucun repère, on a savouré, c’est tout ce qu’on peut dire.
Les derniers jours, plus en forme, on a emprunté des vélos à l’hôtel pour visiter les magnifiques rizières situées tout près de notre hôtel.

Ça nous a tellement plu qu’on a aussi loué un scooter pour une demi journée. On a ainsi pu allé jusqu’à la plage, et dans des zones beaucoup moins touristiques. On ne s’y est pas attardés préférant retourner dans le centre de Hoi An.

Ces quelques jours à Hoi An nous ont ragaillardis. Mais on ne sentait pas d’explorer d’avantage le Vietnam.
Comme on avait un billet d’avion Ho Chi Min Ville- Kuala Lompur prévu le 26 juillet, on a décidé de passer deux jours dans l’autre grande ville du pays (après Hanoi). Pas de bus de nuit cette fois, on prend un vol interne, à peine plus cher et beaucoup moins long. Le 24 juillet, à 5 heures du matin, on reprend un taxi pour Da Nang où se trouve l’aéroport. Au passage, on longe la plage et on est étonnés de constater qu’elle est noire de monde si tôt le matin. On n’avait pas saisi à quel point les Vietnamiens étaient matinaux !

EBM
Bonjours,les jeunes vous avez été courageux avec l’histoire du bus.j’avais hâte de lire la fin du récit.
Prenez bien soin de vous .gros bisous
Continuez a nous faire rêver.
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Encore un super article !! Je n’imagine même pas le stress que vous avez dû ressentir en attendant le bus….
Gros bisous
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Comme j’ai su par ailleurs que ce pays ne vous a pas émerveillé, j’ai retardé la lecture des articles. .. je n’étais pas prête quoi !
Et là, je découvre vos péripéties et le coup de stress du bus… je ne savais pas !
Merci pour le temps consacré à ces articles, qui nous font voyager et nous donnent des envies de vacances …ou pas 😁 pup
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