Du 27 novembre au 1er décembre 2018. De la Great Alpin Way au Fox Glacier.
Jour de transition.
Avec Fanny, nous avons décidé de nous concentrer sur la visite de l’île du Sud et encore, une partie seulement, parce que nous avons moins de trois semaines. Même si ça n’en a pas l’air, ici les temps de trajets sont importants.
Ci-dessous une petite carte pour vous aider à vous y repérer. Cet article retrace notre parcours du point A au point D :
Après un vol Auckland-Christchurch, nous posons les pieds sur l’île du Sud. Le loueur de voiture vient nous chercher à l’aéroport, c’est bien pratique !

En deux trois mouvements nous nous retrouvons dans la spacieuse voiture que nous avons louée. A trois, avec les trois sacs, c’est pas mal d’avoir de l’espace. On quitte les faubourgs de Christchurch sur le champ. Nous avons décidé de commencer notre voyage par la route qui traverse l’île d’Est en Ouest en traversant les Alpes Néo-Zélandaises : direction la Great Alpin Way.
Castle Hill, la terre du milieu de nulle part.
Sur la route, la grisaille se transforme en pluie. Dommage, car en traversant la petite ville de Springfield, un Donuts géant trône au milieu du parc municipal, de quoi faire une séance photo digne de ce nom, si le soleil avait été là ! Résignés, nous continuons notre route. Ce soir, nous dormirons à Castel Hill, un hôtel situé au milieu de la route mais surtout au milieu de nulle part.
A 5 km de notre hôtel, il faut sortir de la route pour prendre un chemin de gravier. On est subjugués par l’endroit, vierge de toute construction et presque désertique. C’est grandiose !

L’hôtel est un chalet niché au pied d’une petite station de ski. Comme nous sommes presqu’en été (fin novembre, les saisons ici sont inversées) et qu’évidemment, il n’y a pas un brin de neige à l’horizon, nous sommes les seuls et uniques clients. Du coup, le gérant, fort sympathique (oui, je sais c’est lassant tous ces gens sympas !) nous laisse choisir notre chambre ! Royal !
Avant qu’il ne fasse nuit, François et moi sortons faire une petite randonnée autour de l’hôtel.

Cet endroit est vraiment particulier, pour le coup on ressent vraiment cette sensation d’être dans un monde à part ! Nous retrouvons Fanny qui récupérait du contre-coup du voyage, confortablement installée dans un canapé près du feu.

Après un plat de pâtes, préparé par la maîtresse des lieux, nous nous endormons comme des bien heureux dans cette ambiance de chalet savoyard.
Oh la jolie route !
Le lendemain, quelques kilomètres et de nombreux arrêts nous attendent. Ce n’est pas grave, car ce tronçon de la route s’annonce particulièrement beau. A peine à 15 km de l’hôtel, premier arrêt et pas des moindres. Nous entamons une petite promenade au milieu de Kura Tawhiti.

Il s’agit d’un ensemble de gigantesques rochers. L’endroit est impressionnant et petit plus, il n’y a pas trop de monde ; ambiance « Seigneur des Anneaux » garantie.


Nous reprenons ensuite la route, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on en a pris plein les yeux. C’est magnifique. Il suffit de rouler et de s’arrêter, la beauté de la nature s’étale devant nous. Ce jour là, il n’y avait pas trop de monde sur ce parcours, c’est toujours mieux.

Le second gros arrêt de la journée se fait à Arthur’s pass. A peine descendus de la voiture, coup de chance, un Kea, oiseau devenu très rare, fait son show devant une foule de touristes amusés.
Petite station de montagne uniquement faite pour le tourisme, la ville est connue pour être le point de départ de nombreuses randonnées. Ne vous inquiétez pas, on y repassera dans quelques semaines…
Pour notre part, nous marchons une petite heure jusqu’aux chutes Devil’s punchbowl. Et oui, encore des chutes ! Comme vous l’avez compris, l’endroit étant un arrêt incontournable, nous avons un peu dû jouer des coudes sur le chemin.

The Fanny Lake !
Plus tard dans la journée, Fanny nous parle d’un lac qu’elle localise sur map.me, elle nous propose de tenter le coup, on ne sait jamais, peut-être s’agit-il d’un joyau caché et pour le coup hors du tracé touristique. Ça nous fait faire un petit détour mais comme il est encore tôt, nous prenons donc la route du Lac Brummer.
La mauvaise nouvelle, c’est que nous nous retrouvons à faire 17 km sur une route de graviers, dans un endroit totalement isolé. C’est toujours un peu angoissant parce que, qui dit graviers, dit possible problème technique. La bonne nouvelle, c’est qu’une fois sur place, dans le hameau de Mitchells, l’endroit est vraiment beau.

Un panneau indique qu’une source chaude naturelle se trouve à 3 km à pied. Nous, on a passé notre tour, trop la flemme tout ça. Mais si ça vous tente, elles sont gratuites.
Nice Kumara !
Le dernier arrêt de cette journée marathon se fera à Kumara, nous avons parcouru la Great Alpin Way en quasiment une journée, ce qui fait beaucoup de route tout de même. C’est un important paramètre à prendre en compte si vous prévoyez un voyage de route (Road trip en anglais), ici les temps de déplacement ne doivent pas être sous-estimés.
Le village de Kumara est semblable à toutes les autres, c’est une rue principale avec ses deux-trois ramifications. Par contre notre petit hôtel est génial ! Une vieille maison à l’échelle de la Nouvelle-Zélande, c’est à dire d’un peu plus de 100 ans. Un grand jardin qui fait camping.

On est bien ! Fanny nous prépare une gargantuesque et délicieuse salade (On commence à s’habituer à se faire concocter des petits plats tous les soirs avec François !). Pour cela, nous avons quand-même dû faire 46 km aller-retour pour faire le plein de courses jusqu’à Greymouth, car ici on est très vite loin de tout.
Ça luit !
En lisant les prospectus de la maison, on réalise qu’à 500 mètres à pied se trouvent de petites grottes habitées pas des lucioles. Elle sont peu connues et libres d’accès, contrairement à deux autres célèbres grottes ultra touristiques dans le pays. La nuit venue, nous partons en expédition tous les trois. Après s’être faufilés entre les branches, nous arrivons devant trois minuscules grottes. Et au fur et mesure que l’obscurité se fait obscure, nous pouvons observer des milliers de lucioles apparaître. Il n’y a que nous, c’est vraiment un moment privilégié.

C’est reparti pour un tour !
Le lendemain nous repartons ; cette fois nous changeons de décor et longeons la côte Ouest de l’île du Sud. On entre clairement aussi dans la partie très touristique du pays, l’ambiance n’est plus tout à fait la même !
En passant, nous faisons une petite halte dans le vieux cimetière de Stafford, petit et caché dans un recoin du hameau du même nom. C’est vrai que visiter des cimetières peut paraître une drôle d’idée mais ils sont souvent beaux et c’est une façon d’apprendre un peu d’Histoire dans ce pays qui en a si peu (les premiers habitants sont arrivés il y a mille ans à peine et les premiers colons il y a moins de 200 ans…).

En l’occurrence, la plupart des pierres tombales datent des premiers européens arrivés dans la région. Des gens qui ont du connaître bien des aventures dans leur vie !
Après cet interlude archéologique, nous reprenons encore et toujours la route. Fanny est impressionnée par une forêt que nous longeons et qui semble avoir été penchée par le vent. Ça a l’air de souffler dans le coin !
La pause déj, elle se fait au bord de l’eau, sur la plage d’Hokitika. On prend la précaution de faire un gros plein de courses car dans la région du Fox Glacier, notre destination, faire ses provisions peut vite être coûteux. C’est une région plus touristique qu’habitée et les magasins sont chers.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, nous nous rendons à Ross. Ici, on ne vient pas pour les paysages mais les anciennes mines d’or qui ont attiré des centaines d’hommes de tous horizons dans ce bout du monde.

Il y a 150 ans, cet endroit devait être éloigné de tout, il fallait vraiment une grosse motivation pour venir ici, je vous le dis.

Nous y restons deux petites heures, le temps de visiter le tout petit centre reconstitué, dont la prison ! Le temps aussi de faire une balade d’une heure dans la forêt aux atouts enchanteurs. Alors certes, on n’y voit pas grand chose sur les mines d’or en tant que tel, mais on a rencontré un gros pigeon de Nouvelle-Zélande (un Kereru) qui a eu la gentillesse de poser pour la photo !

Au menu : un fondu de glacier.
En fin d’après-midi, nous atteignons enfin la Fox Glacier. Quelques kilomètres en amont, nous avons longé le Franz-Joseph glacier, le plus connu du pays, aujourd’hui en danger de disparition. Si autrefois sa taille et sa beauté on fait accourir des milliers et des milliers de touristes, aujourd’hui, son succès est plus difficile à comprendre, le Glacier a fondu et sa popularité n’arrange rien.

Peu désireux de rendre visite à un glacier moribond, nous avons donc jeté nous dévolu sur le Fox Glacier à quelques kilomètres à peine de là. Je vous rassure, lui aussi est en train de fondre, mais disons que c’est un peu moins flagrant.

Le village Fox Glacier a été construit pour et par le tourisme : il n’ y a quasiment que des hôtels et des restaurants. Nous avons trouvé une chouette petite auberge, pas trop chère, avec salle commune et cuisine. Ce qu’il nous faut !
A notre arrivée, François, toujours insatiable de nouveaux paysages, nous dépose, Fanny et moi, et part faire une petite randonnée autour d’un petit lac, le célèbre Lac Matheson.

Après une bonne nuit de sommeil réparatrice, la fatigue n’est jamais très loin quand vous êtes sur la route, nous sommes réveillés vers 8 heures par le bruit des hélicoptères. Ils baladent les touristes au dessus des glaciers et surtout les déposent sur le glacier Franz-Joseph. Une folie quand on songe à l’état du glacier, d’autant que le balai des bruyants engins volants ne cesse pas de la journée. En venant en Nouvelle-Zélande, j’avais l’image d’un pays particulièrement respectueux de sa nature (ne me demandez pas d’où ça vient). A mesure que nous découvrons le pays, la réalité semble beaucoup plus nuancée, comme l’atteste l’absence de réelle protection de ses glaciers.
On ne se laisse pas démoraliser pour autant. Nous décidons de partir à pied vers un des point de vue du Fox Glacier. Nous partons donc la fleur au fusil, refaisant le monde en traversant plusieurs kilomètres d’une magnifique forêt. Ça se passait plutôt bien quand presque arrivés, nous réalisons que le chemin est fermé. Diantre !

Sous la houlette de François, pour qui l’inactivité dans un tel endroit n’est pas envisageable, nous changeons nos plans et nous nous dirigeons vers… une nouvelle randonnée bien sûr. Celle-ci, se trouve en bord de mer, à Gillepies beach. La balade consiste à longer la plage puis rentrer dans les terres jusqu’à un petit lagon, situé après la rivière Waikowai.

Arrivés au niveau de la rivière, nous décidons de ne pas aller plus loin, le pont qui la traverse étant dans un piètre état. Nous nous asseyons donc pour profiter du lieu. C’est à ce moment très précis que nous faisons deux rencontres déterminantes.
La première rencontre se fait avec une bande de mouches sans foi ni loi, opérant en escadrons et s’attaquant aux pauvres humains que nous sommes, avec une préférence pour les blonds aux tâches de rousseur, j’ai nommé : les Sandflies.
Mais je ne m’étend pas sur ces trouble-fêtes, car nous aurons d’autres occasions d’en parler.

La seconde rencontre, beaucoup plus agréable celle-là, se fait avec un couple de Français, Roselyne et Serge. Alors que nous commencions à nous rendre compte de l’attaque dont nous faisions l’objet, nous les voyons arriver et hésiter comme nous à passer le pont. Nous avons entamé la conversion avec ces deux infatigables voyageurs qui profitent de leur retraite pour voyager à travers le monde la moitié de l’année. Autant vous dire qu’on a trouvé cette façon d’occuper sa retraite très intéressante !
Le meilleur point de vue.
En rentrant, nous nous arrêtons à l’un des points de vue du Glacier. C’est le plus éloigné, mais il offre une vue majestueuse ! A vrai dire, il m’a un peu réconciliée avec cette région de la Nouvelle-Zélande, qui est certes époustouflante, mais un peu trop tournée vers le tourisme à mon goût.

L’enfer est pavé de bonnes intentions.
Le soir, alors que nous mangeons dans la salle commune, nous remarquons un couple d’allemands rentrer à deux dans la douche attenante. On se dit « Chic, des écolos qui veulent sans doute économiser l’eau ! ». Sauf que l’eau devait être soit trop froide, soit trop chaude, car on les a entendu crier pendant un bon moment, surtout la fille qui devait être plus sensible. C’était un peu gênant pour nous, parce qu’on était en train de manger à deux mètres de la douche en question et qu’ils avaient l’air de beaucoup souffrir. Heureusement, plus de peur que de mal, les deux économiseurs d’eau ont fini par sortir, en bonne santé semble-t-il. Par contre, le robinet de leur douche n’ayant pas l’air fiable, nous avons préféré utiliser l’autre douche, question de sécurité…
Journée chenille.
Le lendemain, on reprend la route, sans surprise. Ce tronçon ne sera pas notre préféré. Rappelons le, ce secteur (en gros de la région des glaciers au Milford Sounds) est un passage quasi obligé pour toute personne venant en Nouvelle-Zélande.

Selon les guides, pas nous. Du coup, il n’y a pas trente-six parcours possibles et c’est ainsi que nous avons passé une journée, à faire la chenille avec tous ceux qui ont la pris la même route que nous le matin. Le paysage reste beau certes mais pour être honnête, ce ne sera pas mon meilleur souvenir de Nouvelle-Zélande.

Pointu le camping !
Dans l’après-midi, nous arrivons à notre point de chute pour la nuit. Le camping de Makarora est perdu au bord de la route qui doit nous mener le lendemain vers la randonnée du Isthmus Peak. Nous dormons dans une petite cabane au toit pointu. Et même au bord d’une route, le camping offre des vues magnifiques.

En fin d’après-midi, alors que nous sirotons un café près de l’entrée, nous entendons une voix claire sortir de la réception-restaurant-épicerie-bar du camping. « Bon Serge, c’est bon on peut rester là, mais par contre ton vin, il faudra venir le chercher au comptoir ». Cette voix c’est celle de Roselyne, avec Serge, ils sont venus garer leur van au même camping que nous. L’occasion d’en apprendre un peu plus sur leurs très nombreux voyages ; on a du boulot pour les rattraper.

EBM