Un joli Noël pluvieux !
Pour notre dernière nuit sur l’île Sud à Picton, le temps n’est pas à la fête. Il fait gris et froid et nous avons vraiment envie de nous poser à Wellington pour Noël.

A Picton, nous ferons un petit tour de cette petite station balnéaire d’où partent les ferry qui rallient l’île Nord.
Une dernière nuit dans un ancien hôpital en cours de transformation en auberge de jeunesse et nous voilà en route pour prendre le ferry. Nous profitons d’une bonne partie du trajet pour admirer une dernière fois les beautés de cette île Sud.

Place désormais aux toasts et au bon vin pour fêter Noël comme il se doit. Je ne vais pas trop m’éterniser sur cette semaine de Noël assez pluvieuse. Nous l’avons passée devant la télé à regarder des films et à profiter de notre petit appartement que nous avions loué pour tenter de créer une ambiance de Noël. Que ce fût agréable de reprendre quelques habitudes de sédentaire pendant quelques jours.


Au boulot !
Après ce Noël bien plus reposant qu’à l’habitude, il est temps pour nous de nous plonger dans une nouvelle activité de notre Tour du monde : le bénévolat. Il y a quelques semaines de ça, Elise nous avait dégoté, grâce à la plate-forme Help X, un bénévolat chez une dénommée Denise vivant dans la région de Palmerston North, au Nord de Wellington. Si notre Tour du Monde était un film, Denise serait sans doute l’un des personnages principaux… C’est dire…
Le principe de ce bénévolat est simple ; en échange d’un travail, notre hôte est censé nous offrir la gîte et à manger. L’objectif de ce type de bénévolat est plus un échange de bons procédés plutôt qu’une relation employeur – employé. Le but n’est en aucun cas de prendre le travail d’un local.
En quittant Wellington pour Palmerston North, là où nous attend Denise à la gare, nous avons un peu le tract. Quand on arrive chez un inconnu pour faire un bénévolat, il y a toujours une petite crainte. Le feeling va-t-il passer ? Allons-nous être bien reçus ? Allons-nous être à la hauteur ? Allons-nous nous plaire ? Allons-nous nous ennuyer ? Mais lorsque tous les ingrédients sont présents, un nouveau problème voit le jour au bout de quelques jours seulement… Allons nous réussir à partir ? Et il le faudra bien…
Denise habite à Tangimoana. Un petit village qui profite des embruns de la mer de Tasman et de ses kilomètres de plage de sable quasiment désertiques. Un des attraits de ces plages est le bois flotté, qui s’échoue par tonnes. Les habitants viennent faire des réserves pour leur cheminée et les longues soirées d’hiver.

Pendant une dizaine de jours, nous allons nous sentir comme des coqs en pâte chez notre hôte. Car il faut bien l’avouer, Denise sait recevoir avec Jack et Flatte, ses deux chiens et Guizmo, le chat.

Elle n’est pas à sa première réception. Bien qu’habitant le bout du monde, elle aime recevoir des bénévoles de tous pays. Denise voyage de la sorte. Elle est très intéressée par l’autre et elle aime échanger son savoir. Autant dire que même avec mon Anglais balbutiant, je ne me suis jamais ennuyé chez Denise. D’ailleurs en y repensant, j’ai même l’impression de la connaître depuis toujours. Elle a cette faculté à repousser les barrières de la langue, comme si elle avait l’habitude de comprendre le plus mauvais anglais parlé dans le monde : celui que l’on apprend dans les écoles françaises.

Denise travaille a mi-temps dans une entreprise agricole et l’autre moitié elle s’occupe de son petit troupeau de vaches et de chèvres. Les jours où elle va travailler, elle nous fera une petite liste de tâches pour occuper nos journées : retourner le jardin et les plate-bandes, nettoyer sa maison au karcher, creuser un trou pour améliorer le fonctionnement de sa fosse-septique, ramasser les sapinettes pour anticiper l’hiver et tout un tas de petites tâches du quotidien.

Les jours où Denise est à la ferme, nous passerons pas mal de temps à réparer ou créer de nouvelles clôtures. Au cours de ce séjour, nous allons devenir des professionnels. Et Denise ne plaisante pas avec les questions de parallélismes entre chaque poteau et chaque fils de fer. A la campagne, il est important que le voisin sache que l’on sait bien travailler. Cette vie de « Charles Ingalls » à mi-temps me va très bien, elle me fait un bien fou. De plus, Denise se prête au jeu de la petite pause café de 10h00, accompagnée de notre carré de chocolat, que nous avons instituée avec Elise dès le premier jour.

Une fois cette légère journée de travail passée, je ne sais pas pourquoi mais nous n’avions jamais le temps de rien faire. On devait discuter avec Denise de tout et de rien, mais que cela fût ressourçant.
Deux soirs, nous invitons Denise à manger l’indémodable « Fish and Chips » sur la plage de Tangimoana.

Une bonne occasion pour Jack et Flatte de se dégourdir les pattes sur ces étendues de sable interminables.

Denise a hérité d’une partie de la ferme de ses parents. Sa sœur, elle vit non loin de là et s’occupe d’une autre partie de l’héritage. Ce fonctionnement me rappelle un peu celui de ma famille et bien qu’étant à plus de 20 000 km de chez moi, je ne me suis jamais senti aussi près…

C’est chez Denise que nous fêtons le jour de l’An. Pas de feux d’artifice, pas de grandes effusions de joie mais nous passerons une sympathique soirée à concocter à Denise le repas le plus normand qui soit avec notamment des escalopes à la Normande.

A Tangimoana, dès qu’ils en ont le temps, les riverains aiment rouler en buggy ou autres motos des sables sur les plages. Pour tout vous dire, le dimanche, la plage devient une véritable autoroute qui n’est pas sans m’agacer quelque peu.

Une autre activité des riverains, venir ramasser du bois flotté qui s’échoue par tonne sur ce rivage si peu humanisé. Moi j’en profiterai en allant me dégourdir les jambes, même si le vent sur ces si longues plages de sable peu devenir un vrai handicap pour les yeux…
Un soir Denise nous invite à une compétition de stock car à Palmerston North. Pas un touriste à l’horizon, nous sommes entre kiwis pour cette soirée très musclée à regarder ces courses qui doivent laisser pas mal de boulot au carrossier. Denise nous présente même un de ces amis qui va participer à la course.

C’est comme cela que j’aurai le droit de monter à bord d’un de ces engins qui me rappelle ma jeunesse où mon grand-père m’avait concocté un karting maison.

Déjà l’heure de partir…
Le dernier week-end avant de partir, telle une cerise sur le gâteau, ou plutôt un kiwi sur le gâteau, Denise et sa famille ont organisé un repas typique afin de nous enchanter jusqu’au dernier moment.

Au menu entre autre, une pavlova aux kiwis en dessert, le gâteau national ! Nous terminerons la soirée par jouer au pickchonari. Et moi qui n’est pas un fan des jeux de société, je me rappellerai longtemps de cette soirée où je ne me suis jamais senti autant intégré dans un autre pays que le mien…

Le dimanche veille de notre départ, nous irons boire le café chez son ami près de Palmerston North. Denise ne voulant pas nous laisser une minute d’ennui dans notre planning, nous grimpons sur les hauteurs de Palmerston North, de là nous avons une formidable vue sur une forêt d’éoliennes.
Cela fait 10 jours que nous vivons chez Denise et nous nous sommes créés tellement de repères. Cela m’a fait tellement du bien d’aller boire un café chez untel, de parler de la pluie et du beau temps chez un autre. Mais, il faut se résoudre à partir…

En ce lundi 07 janvier, jour de départ, la pluie a fait son apparition, comme un signe… Moi qui n’a jamais eu une grande passion pour les chiens, nous allons voir une dernière fois, le cœur serré, Jack et Flatte qui semblent comprendre le dénouement de la journée… Denise nous dépose au même endroit où elle était venue nous chercher, à la gare de Palmerston North. Et n’étant pas une grande adepte des adieux, elle repart assez rapidement. Tant mieux…
Ce premier bénévolat fut une grande réussite, vous l’avez compris et cette rencontre fut une véritable chance… Si un jour nous devons remettre les pieds en Nouvelle-Zélande, Tangimoana sera notre première escale à coup sûr. Thank You Denise ! See you soon !

FD