Le train.
Après Pékin, direction le Sud-Ouest de la Chine et la région du Sichuan. Avant de partir, on s’était donné comme ligne de conduite de privilégier une ou deux régions en Chine afin d’éviter les trop longues distances. Ligne de conduite que nous nous empressons de ne pas respecter puis-qu’entre Pékin et Chengdu, pas moins de 1800 km et 10 heures de TGV nous attendent.

Ce trajet sera une occasion de plus de nous mêler aux Chinois et de les observer. Décidément, c’est ce que je préfère ! Comme à peu près tout à Pékin, la gare est immense et bondée. Mais comme à peu près tout en Chine, tout est strictement organisé pour que rien ni personne ne déborde.
On attend dans une immense salle et quand notre train est annoncé, il faut passer son billet de train dans un portique et se diriger vers les quais où tout le monde doit se ranger en file indienne avant de monter dans le train. Çà a l’air facile sur le papier, seulement voilà, les gens ont beau être sûrs d’avoir leur place numérotée dans le train, ils se précipitent et se bousculent quand même pour passer les premiers.
Evidemment pour nous et nous gros sacs de sherpas, l’exercice est ardu. François, occupé à rendre le coup de valise que lui avait adressé un Monsieur, politesse oblige, en a perdu son ticket de train heureusement après le passage du portique.
Une fois toute cette petite foule installée à une vitesse impressionnante dans le train, nous entamons la traversée d’une partie de la Chine. Nous sommes interloqués par toutes ces tours d’habitations en construction le long de la ligne (les mêmes qui ceinturent la ville d’Harbin) ; elles sont des milliers construites les unes près des autres, loin de tout.

Pour être honnête, nous avons traversé de nombreuses villes qui ne nous ont pas du tout, mais pas du tout, donné envie de nous y arrêter. Ça s’est amélioré en se rapprochant de Chengdu.
Dans le train, le temps passe vite, entre l’équipe de nettoyage, les hôtesses, les contrôleurs et les vendeuses de nourriture, il y a presque autant de personnel que de voyageurs. Nous n’avons pas toujours compris le rôle de chacun. Surtout celui de cette hôtesse qui se contentait de traverser notre wagon pour s’assurer qu’aucune sangle de sacs ne dépassait des rangements situés au-dessus de nos têtes. Je suis à deux doigts d’écrire à la SNCF pour leur souffler l’idée de créer le même poste en France.
Arrivés à Chengdu.
Nous arrivons à Chengdu dans une gare immense semblable à celles d’Harbin et de Pékin. Nous prenons le métro, identique à celui de Pékin, et arrivons sans trop d’efforts dans notre auberge de jeunesse. Elle est un peu excentrée mais dans une rue animée de la ville. Si l’auberge est un repère d’occidentaux, les nombreux restaurant à proximité sont des plus chinois. Dès le premier soir, on choisit une petite gargote au hasard.

Une jeune femme nous accueille et nous tend la carte intégralement en chinois et sans photo.

Après une longue conversation par applications de traduction interposées, nous goûtons à un plat de poulet aux cacahuètes accompagné d’un énorme sceau de riz. Le plat nous a plu, la jeune femme est gentille, les prix sont dérisoires, il n’en faut pas plus que l’endroit devienne notre repère pour les 5 jours à venir.

Même si nous avons goûté à d’autres plats en priant à chaque fois de ne pas tomber sur des pattes de poulets ou des cœurs de canards, le poulet aux cacahuètes restera la base de notre alimentation à Chengdu. Nous savons désormais que tous les poulets aux cacahuètes que nous mangerons dans notre vie nous feront désormais penser à ce petit restaurant qui nous a tant plu.
Nous y faisons la connaissance de toute la famille, le grande-père, les parents et les deux enfants. Tout le monde met la main à la pâte pour faire tourner cette affaire de famille ouverte 7 jours sur 7 et de 10 h à 22h. Les clients sont des habitués, la carte est fournie et nous sommes ébahis par la rapidité avec laquelle la maîtresse des lieux préparent des plats avec seulement quelques ingrédients.
A part passer la moitié de la journée assis à la terrasse de notre cantine, nous avons quand même profité des charmes de cette mégalopole de 13 millions d’habitants (et ça sans compter les pandas).

Et en parlant de pandas justement, nous sommes bien évidemment passés leur faire un petit coucou au Centre de Recherche et d’Elevage du Panda Géant de Chengdu.
On avait lu plusieurs blogs qui recommandaient d’y aller aux premières heures, et bien ils avaient raison ! Lévés à 5h du matin, nous prenons le premier métro. On descend à l’arrêt Panda Avenue de la ligne 3. Il y a une petite boutique qui vend les tickets pour le parc et une navette qui nous y emmène gratuitement si on y achète les billets.
Une fois entrés dans le parc, on aperçoit une énorme file d’attente. On croit un instant qu’il s’agit de la queue pour voir les pandas qui prennent leur petit déjeuner ; en fait pas du tout, tous ces gens attendent pour prendre des petits chariots qui les emmènent à travers le parc (les Chinois sont décidément de piètres marcheurs). Nous ça nous dérange pas de marcher alors nous partons à la rencontre des pandas.
Pendant deux heures, cela sera un vrai bonheur de les observer. Il y a des pandas roux (très sauvages) , des pandas géants, des grands, des petits.
Il n’y a pas trop de monde autour des enclos, l’ambiance est sereine, on en profite pour faire des centaines de photos.

Le temps passant, le parc se remplit et, comme nous sommes en Chine, il ne se remplit pas qu’à moitié ! Il devient très compliqué de se frayer un chemin jusqu’aux enclos, le moindre geste d’un panda est accueilli par des cris, des rires, des exclamations. Le brouhaha général est de plus en plus fort.

Cela me semble un peu trop. Même si je suis la première à profiter du spectacle, je ne peux m’empêcher de me demander comment les animaux supportent cette foule de paparazzis au quotidien.d
En fin de matinée, nous retournons vers notre auberge, les premiers moments dans le parc auront été les meilleurs.
Nous prenons le bus 198 jusqu’au métro et comme nous passons devant la petite boutique, où nous avions acheté les tickets, j’en profite pour faire une petite emplette. Nous repartons avec Mao, embauché comme mascotte officielle de notre tour du monde. Voilà les présentations sont faites 🙂

Si la visite des pandas a été le moment fort de notre séjour à Chengdu, nous avons également apprécié la ville ; bien qu’elle soit l’une des plus polluée au monde…
Le People’s parc situé en plein centre, nous a bien plu. Surtout la partie où des mères mettent des annonces pour essayer de caser leurs fils célibataires ; et ce sont des mères de femmes célibataires qui viennent chercher la perle rare. On imagine les situations improbables que cela doit donner…

La grande place de Chengdu, entourée de gratte-ciels, cache un énorme centre commercial dans son sous-sol, on y a retrouvé toutes le enseignes occidentales. Par hasard, nous sommes passés devant l’immense musée sur l’histoire de Chengdu, flambant neuf. Même si presque tout est écrit en Chinois, on a bien aimé découvrir la riche histoire de cette région. En plus l’entrée est gratuite 🙂
On peut dire qu’on s’est plu à Chengdu. Notre séjour de cinq jours fut des plus agréables. On a quand même connu un moment difficile le soir où nous avons décidé d’abandonner notre poulet aux cacahuètes pour tenter la fondue chinoise. Ce ne fut pas de tout repos.
Le principe est simple au centre de la table une énorme marmitte dans laquelle de l’eau ou de l’huile aromatisée bout.

Ensuite, il suffit de choisir parmi les différentes brochettes proposées, vous les plongez dedans et quand c’est cuit… miam miam…. Pour nous la sélection des brochettes fut une épreuve. Imaginez-vous en train de choisir entre des cœurs, des pattes ou de la peau de poulets ou de la crête de coq. On reste un long moment devant l’étale sous le regard impuissant de la serveuse pour finalement n’en prendre que 6 ou 7 et les manger du bout des lèvres. C’est quand même bien meilleur le poulet aux cacahuètes !
Après 5 jours, il est temps de repartir. On s’est reposé, on a bien mangé, on est prêt pour la suite qui s’annonce plus intense.
EBM
trop chou cette mascotte ! bel article encore. Aude Quelle chance d’avoir vu tous ces beaux pandas ! Virginie
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