Les trajets, la meilleure partie dans un voyage.
Dans les voyages, les trajets sont bien souvent des aventures en eux-mêmes. C’est pour cette raison que j’aime autant les décrire. C’est dans les transports en commun que l’on rencontre le plus les gens. Mais se déplacer dans un pays étranger, c’est aussi s’enfoncer vers l’inconnu. Et si pour moi cet inconnu a souvent été une source de stress, les déplacements restent souvent les moments les plus marquants. Parce que vous n’êtes jamais sûrs de ce qui va se passer et de comment ça va se passer. Atteindre sa destination devient un petit bonheur. Notre dernier trajet sur l’Ile de Java ne fait pas exception, des escales, des surprises, des rencontres, bref l’aventure…

De Java à Bali.
Après deux petites heures de voyage dans notre boîte à sardines roulantes (voir article précédent), nous voilà arrivés aux abords de la gare routière de Probolinggo !

Malgré ce nom à consonance italienne, nous sommes toujours en Indonésie.
Il nous faut rejoindre la gare ferroviaire à quelques kilomètres de là. Et c’est donc dans un « bemo » (c’est à dire un très, très petit bus) que nous faisons le voyage avec deux allemandes. On ne sait pas trop pourquoi, mais tout le long nous provoquons l’hilarité des trois indonésiens voyageant avec nous. Ah la bonne humeur javanaise !
On arrive à la gare, sans encombre. Nous cherchons aussitôt un endroit où se poser. Notre train n’est que dans huit heures, on s’installe donc confortablement dans un restaurant de « baksos ». Un restaurant de quoi?

Les « baksos » sont de petites boulettes de viande servies dans un bouillon avec des pâtes de riz. Des vendeurs ambulants en vendent à chaque coin de rue sur leur scooter/cuisine mais jusqu’ici nous n’avions pas vraiment osé. Cette fois, il s’agit d’un vrai restaurant, plus rassurant en terme d’hygiène. C’est l’occasion de se lancer et, ma foi, ce n’est pas mauvais. Si vous avez envie de goûter, c’est très simple à faire (la recette est en bas de page).
Le soleil écrasant nous poussent à nous réfugier à l’intérieur de la jolie gare de style colonial. Et là, oh joie! Je me rends comptes qu’il y a un train pour Banyuwangi, notre destination, 3 heures plus tôt que celui que l’on avait réservé. Je change les billets et sur les 4 heures de l’après-midi nous montons dans un train en compagnie de nombreux touristes. Le voyage de cinq heures passe assez vite.

Et en début de soirée, nous sommes dans la petite ville portuaire de Banyuwangi. Il fait nuit (la nuit tombe si vite dans cette partie du monde…). Mais cela n’a pas d’importance car Banyuwangi n’est qu’une escale pour la nuit avant de prendre le ferry pour Bali le lendemain matin.
Nous avons trouvé un hôtel, situé en face de la gare, qui nous propose une chambre double avec petit déjeuner à 7 euros pour deux, prix imbattable ! Et en plus c’est très bien et le petit déjeuner indonésien (des nouilles et du café) est super ! On recommande !
Le matin donc, direction le ferry. Sur la route de la gare maritime, on nous alpague pour nous vendre des billets de bus de Banyuwangi à Denpasar en direct. Une vingtaine de touristes attendent assis alignés sur le trottoir, l’air résigné de ceux qui attendent depuis trop longtemps. On décline la proposition et prenons les billets de bateaux (50 centimes d’euros environ !).

On se débrouillera à Gilimanuk pour trouver un bus pour Denpasar.

La traversée prend une heure et une fois descendus, il nous a suffi de suivre les rabatteurs pour nous retrouver à la gare routière, non loin de là. On ne regrette pas de ne pas avoir pris le bus de Banyuwangi ; on se retrouvent qu’avec des Indonésiens, dont un petit garçon malade tout le trajet, et en plus c’est moins cher.

Il nous faut quatre heures de trajets pour faire la centaine de kilomètres qui nous séparent de Canggu notre destination pour ces prochains jours. La gare routière est déserte, étrange parce que c’est la principale de Bali. On s’attendait à être pris d’assaut par une foule de chauffeurs de taxi en délire, il n’en n’est rien. Le seul et unique chauffeur présent dans les lieux est en train de jouer avec sa fille. Il accepte de nous emmener à notre hôtel à 12 km de là. Une heure plus tard (vous commencez à comprendre que le transport est un problème ici ?), il nous dépose dans la principale rue de Canggu. On le regarde s’en aller, on regarde autour de nous, on se regarde. Mais où sommes nous arrivés ?
Bali: une autre planète!
Le moins que l’on puisse dire c’est que notre arrivée à Canggu nous a complètement décontenancés. Autour de nous, il n’y plus rien qui puisse nous rappeler que nous sommes toujours en Asie. Des occidentaux en pagaille, et en tongues ! Genre surfeurs branchés et tatoués, vous voyez ? Certains se promènent même avec des planches trop propres pour être honnêtes ( ou du moins pour avoir été dans l’eau). Des bars à la mode, des restaurants chics, des magasins de fringues branchés, ici c’est clair, l’apparence compte.

Ça ne nous emballe pas des masses tout ça… On prend donc possession de notre chambre d’hôtel presque à contrecœur.

Heureusement le soir même on retrouve Victor et Floriane, ainsi que Christophe, un français fraîchement installé à Bali et sa compagne Ana, originaire de Java. On s’organise un petit apéro sur la plage qui reste belle malgré le nombre impressionnant d »instagrameurs » qui posent dans toutes sortes de positions naturelles (ou pas…).

Comme il n’y a pas grand chose à faire à Canggu quand vous n’êtes pas surfeur, on s’est dit que c’était une excellent excuse pour buller un maximum.

La chambre est vraiment chouette et on a trouvé la seule petite gargote indonésienne du coin. D’ailleurs on y a mangé trois jours de suite sans jamais y voir d’autres occidentaux.

En fait, la seule chose qui nous ait vraiment plu à Canggu, ce sont ces magnifiques couchers de soleil que l’on a profité tous les soirs.

Le dernier soir, Victor, Flo, Christophe et Ana nous emmènent manger un « babi guling », plat typique à base de cochon grillé.

On n’est pas forcément tombés sous le charme de ce plat mais ce fut l’occasion de sortir un peu de la partie touristique de Canggu et de passer un moment en bonne compagnie.

Dans l’enfer de Légian!
Entre Canggu et Légian, 10 petits km, rien de bien méchant ! Mais nous mettrons, une fois de plus, plus d’une heure pour faire cette distance. 10km/heures de moyenne pas mal! Le « Grab » nous dépose à Légian, c’est là que doit nous rejoindre notre invité demain. Et ne faisons pas durer le suspens, on a détesté d’emblée cet endroit. Le jugement peut sembler catégorique mais même avec trois mois de recul, je n’arrive pas à le nuancer. C’est pas compliqué, à Légian, tout est fait pour le tourisme de masse. Nous voilà donc ainsi dans des rues envahies par les magasins de souvenirs à bas prix, par les restaurants occidentaux et dans les rues, mon dieu dans les rues, des occidentaux en masse, parfois très, très peu vêtus, qui ne semblent là que dans le but avoué de boire et faire la fête.

On avait ressenti une impression de superficialité à Canggu, à Légian on se sent carrément dans un supermarché géant sans aucune âme. La nuit venue, les choses empirent. Les australiens sous se trémoussent dans des restaurants plein à craquer. C’est notre quatrième nuit à Bali et en voyant ça, j’ai envie de repartir. J’espère que la suite du programme me fera changer d’avis.

EBM
ENCART PRATIQUE
Recette de Bakso:
https://www.750g.com/bakso-soupe-de-boulettes-indonesie
Et puis tant que j’y suis voici la recette du Nasi Goreng: https://www.marmiton.org/recettes/recette_nasi-goren
Hôtel de Banyuwangi: « Olivia Homestay » à deux de la gare, à dix minutes à pied du ferri parfait pour une nuit de transition.
Hôtel de Canggu: « Putu Homestay » pas cher et super chambres, pas loin de la plage à pied on recommande aussi.