Du 17 septembre au 24 septembre 2018.
Se perdre dans le labyrinthe des rizières de Tirtagangga :
Arrivés dans notre hôtel de Tirtagangga, nous sommes d’emblée éblouis par notre terrasse et notre vue sur les rizières balinaises. Je pensais que l’on verrait le Mont Agung de notre chambre, mais non… Ce n’est pas grave, on doit être mal exposés…

Le Mont Agung est le point culminant de l’île et c’est surtout un volcan actif, tellement actif qu’une partie de la population vivant à proximité a dû être évacuée pas plus tard qu’en juin dernier (nous sommes en septembre). C’est pour cela que toute approche à moins de 4 kilomètres du cratère était interdite lors de notre passage. Allez, j’ose la comparaison… mais à l’image du Mont Ventoux, le Mont Agung est aussi mystique qu’envoûtant.
Notre hôtel nous pousse clairement au farniente…

A une dizaine de minutes à pied, se trouve le palais d’eau royal de Tirtagangga. Nous y partons un peu confiants ; ragaillardis par nos derniers jours en dehors des sentiers battus du côté de Gianyar. Et mal nous en a pris… Nous sommes arrivés au beau milieu de l’après-midi dans ces jardins aux allures de parc d’attraction plutôt que de « palais royal »… Ce lieu vendu comme « un lieu unique plein de beauté et qui offre un paysage époustouflant » est malheureusement devenu un site « instagrammé » trop de fois… Les gens sont ainsi capables de faire la queue pour prendre le même cliché que leur agence de voyage a utilisé sur un bulletin promotionnel… Ainsi, vous vous retrouvez avec ce genre de situation…

Nous faisons quand même le tour de la propriété, sans faire la « queue leuleu ». Tout le monde connait notre passion pour la danse JP et moi. Mais nous savons que le lendemain, il va falloir être plus inventifs pour s’immerger dans la culture balinaise… Nous rentrons ainsi un peu déçus à notre chambre, après la visite de ce site ayant perdu son âme…

Le soir, nous sommes tous les trois avec notre Bintang (Bintang = Heineken balinaise) sur notre terrasse, Elise m’interpelle. Il est derrière toi ! Qui ça ? Le Mont Agung ! Son apparition ne durera que quelques secondes ; mais elle sera intense ! Un spectacle un peu mystique se déroule devant nous…

Le lendemain, sur les conseils du propriétaire de notre auberge, nous partons randonner dans les rizières voisines.

Très rapidement, nous nous perdons ; Elise chutera, mais les lumières sont fantastiques. L’endroit est paisible, loin des folies de Kuta…

Quelques riziculteurs pointent le bout de leur chapeau traditionnel ça et là… Nous, on n’avance pas vraiment…
On fait des tours et des détours, mais ce n’est pas si grave, le lieu est tellement photogénique et reposant.
Nous prendrons beaucoup de photos, nous aimons déambuler dans ce labyrinthe de petits chemins, tel un jeu de plate-forme… Bien entendu, nous lançons quelques « Selamat Siang » (cf. article précedent) aux quelques riziculteurs que nous croiserons.
En fin de parcours, nous achetons quelques ravitaillements à un petit stand aménagé au bord de la route. Le point de vue est splendide…. Nous nous asseyons quelques instants à côté du stand…

Mille et une scènes se déroulent sous nos yeux dans ces immenses rizières… Ici un ouvrier qui prend sa douche (scène retenue par Elise bien évidemment), là un chien flirtant avec une camarade, là-bas un riziculteur agenouillé et j’en passe…

Malheureusement à peine avais-je fini ma banane que plusieurs petits vans s’étaient arrêtés à deux mètres de nous… Le manque d’attention 😉 Des Australiens (je pense) en maillot de bain posent quelques instants avant de repartir aussi sec…

On restera un bon moment ici avant de retourner tranquillement jusqu’à notre auberge. Nous n’avons pas marché tant que ça, la faute à un paysage qui nous a gâtés tout le trajet… J’aurais bien continuer, mais il faut se rendre à l’évidence, la jour tombe vite à Bali… à la même heure toute l’année, vers 18h, nous sommes aux abords de l’équateur 😉
Le lendemain, nous retrouverons la mer pour une dernière étape balinaise. Direction la bourgade d’Ahmed, située au Nord-Est de l’île.
Dernière étape asiatique…
Arrivés à Ahmed, je sens que cet endroit peut nous plaire. Il y a certes du tourisme, d’ailleurs le village ne semble vivre que de ça… Mais, l’ambiance semble paisible ! Nous avons loué une petite cabane. La vue depuis notre hamac est fantastique !

Le premier jour, nous faisons un peu de snorkeling quasiment devant notre chambre. Avec Jean-Pierre, nous avions loué un tuba pour deux… Erreur peut-être, les poissons grouillent sous nos pieds, le spectacle est pas mal du tout…
Le lendemain, nous louons un scooter. Elise et moi partons vadrouiller le long de la côte est de l’île. Petit à petit, plus un seul touriste… Ici vivent les Balinais. Clairement, on sent une pauvreté que l’on n’avait pas vue jusqu’à présent et on se sent peut-être un peu coupables de vivre aussi bien à quelques kilomètres de là… C’est d’ailleurs une sensation que l’on prend souvent en plein cœur lorsque l’on voyage si longtemps… Ces fameuses questions : « Suis-je à ma place ? » « Ai-je un bon impact sur le monde qui m’entoure ? »… Nous écrirons prochainement sur toutes ces questions « questionnantes » et envahissantes parfois…
Notre auberge nous propose une partie de pêche. Il s’agit en fait de partir pendant deux trois heures avec le père du jeune homme qui est aux fourneaux de l’hôtel… Le prix nous convient. Rendez-vous 16 heures sur la plage avec Made le papa !

Et oui, j’ai retenu son prénom, et pour tout vous dire en Indonésie ce n’est pas très compliqué, car les prénoms sont attribués selon l’ordre des naissances dans la fratrie…. Bon, je ne sais pas si c’est vraiment pratique…

Bon clairement, on ne va pas dire que la pêche ait été fructueuse, le capitaine ne pêchant qu’un petit poisson et nous… Ah, est-ce que c’est vraiment intéressant d’en parler ? Ce dernier n’est d’ailleurs pas très bavard… Il préfère se concentrer sur sa ligne, en tailleur sur le rebord de notre petit rafiot ; ah les Asiatiques et leur souplesse… Pffff, moi qui ne peut plus me mettre en tailleur depuis que j’ai 15 ans… Mais au final, nous passons encore un très bon moment à bord de cette petite bicoque qui se sera transformée au fil du temps en salon de thé pour JP et moi.

Ah notre retour, la femme de notre capitaine nous attend au bord de la plage avec leur fils. Nous les aidons à remonter le bateau tant bien que mal, car avec Jean-Pierre nous ne sommes pas encore prêts à crapahuter dans les rochers nus pieds… Son épouse et le fils nous remercient plusieurs fois de leur avoir fait confiance… Nous n’avons rien pêché, mais franchement ce fût un bon moment passé en mer à contempler le coucher de soleil sur le Mont Agung.

Le dernier jour, je souhaite emmener mes deux acolytes au pied du Mont Agung pour le levé du soleil… Une expérience qui m’avait envoûté au Bromo (cf. article précédent). Toutefois, de notre hôtel nous avons 30 minutes de scooter. Jean-Pierre n’ayant pas pris son permis, Elise se retrouve à piloter son engin. Malgré toute sa bonne volonté, nous n’allons pas assez vite et risquons d’arriver pour le zénith plutôt que le levé du soleil (hou c’est méchant…). Alors nous décidons de nous arrêter sur une plage plus proche pour un levé de soleil fantastique…

Avec Jean-Pierre, nous allons un peu plus loin quand même pour voir le Mont Agung de bon matin, tandis qu’Elise revit en profitant pour elle toute seule de la vie des Balinais…

Et nous allons nous recoucher… Une fois réveillés pour de bon, nous partons en « scoot » avec Jean-Pierre, tambour battant jusqu’au pied du Mont-Agung, dans les faubourgs du village de Tulamben… La route est vraiment plaisante ; jusqu’aux deux derniers kilomètres que nous devons négocier sur une route en gravier peu tassée. Deux bonhommes pas vraiment légers sur un engin pour jeunes adolescents, nous nous rendons à l’évidence, nous finirons à pied… Un vrai microclimat sur le versant Nord du volcan s’est installé…. Le secteur est aride, très aride… Il est midi et bien que nous n’ayons qu’un kilomètre à faire à pied, on se dit que notre idée n’est peut-être pas bien intelligente. Mais nous y allons quand même… Il n’y a personne, le paysage est désertique, lunaire et les cactus ont remplacé les rizières…

Mais nous sommes seuls au pied de ce gigantesque volcan que l’on peut regarder dans son intégralité… d’un seul coup d’œil… Mais le soleil est harassant, il ne faut pas traîner ici sans une goutte d’eau…

L’après-midi, je troque un Jean-Pierre pour une Elise… Il ne me laisse aucun répit ces deux là… Et je repars pour un nouveau périple en « scoot ». Cette fois-ci direction la montagne ! Nous montons dans une vallée fantastique… De petits villages en petits villages, nous ne croisons que des riverains nous saluant à chaque virage. La route s’élève de plus en plus et les paysages sont splendides…
Mais quand, il est l’heure de redescendre je sens que les freins de notre scooter n’en peuvent plus… Elise fera donc une partie de la route à pied et moi je ne suis pas serein un bon moment dans la descente…

Il est temps désormais pour nous de refaire notre sac…
Maintenant direction l’Australie. Une page de notre périple se tourne :
Le 23 septembre, nous prenons notre dernier « Grab » en direction de Kuta et de son fameux aéroport (cf. article précédent). Les vacances de Jean-Pierre sont bientôt finies et pour nous un nouveau continent nous attend.
Alors le titre de cet article peut vous paraître insolent et vous avez sans doute un peu raison. Néanmoins, c’est un peu le sentiment que je ressens dans mon hamac à Ahmed en regardant les étoiles et en refaisant le monde avec JP… Voilà près de 5 mois que nous vivons en Asie et il semblerait que je sois clairement acclimaté… Elise aussi d’ailleurs.
Je crois que je n’ai vraiment pas envie de quitter la bienveillance de l’Asie, sa bonne humeur à toute épreuve, sa pagaille enthousiasmante, sa diversité si passionnante.

Je n’ai pas envie de quitter cette forme de liberté où tout semble possible et facile… Où les règles et les règlements du quotidien semblent moins présents, et où l’inattendu au quotidien nous rend si vivant !

Je suis conscient des difficultés multiples que peuvent rencontrer les dizaines de visages qui nous ont souris, aidés, guidés dans cette superbe aventure que fût ce Irkoutsk-Bali. Nous ne connaissions pas vraiment grand-chose de l’Asie et même pour être franc, c’est peut-être le continent qui nous attirait le moins avant notre départ. Mais ce fût le premier et il nous a tant offert, que la veille de partir pour Cairns en Australie, le cœur n’y ai pas vraiment… Jean-Pierre me paiera bien une vodka-framboise mais le lendemain, il faut s’y résoudre, c’est un autre monde qui nous attend…
FD