Du 8/10 au 14/10/2019.
Cette troisième semaine en van a été riche en découvertes. Des caves, des villages perdus, des tempêtes et des baleines. Mais surtout, surtout des kilomètres avalés.

Les capricornes caves : Savoir rater l’inratable….
Grâce au Lonely Planet, nous apprenons l’existence d’un endroit « à ne pas rater » sur notre route : les Capricornes Caves, qui se trouvent bien entendu au niveau du tropique du ????? Capricorne ! C’est l’occasion pour moi de m’adresser au Lonely pour leur dire d’y aller « molo molo » avec la formule « à ne pas rater ». Parce qu’ en vérité, on a trouvé ça assez facilement « ratable ».

Déjà que le camping des Capricornes Caves, où nous avons dormi la veille, nous avait paru un peu cher, on espérait passer un bon moment dans les caves.

En fait, la visite se divise en deux parties : une heure d’explications, (bien sûr en anglais) pendant laquelle on vous promet des sensations fortes, des rencontres avec des chauve-souries en furie et pour finir le passage de la mort ! Finalement, la visite en elle-même durera une demi-heure dont un quart d’heure dans une grotte réservée au mariage avec diffusion à fond de la chanson Allélujiah (pas sûr que les chauve-souries de la grotte d’à côté apprécient d’ailleurs la playlist).

On a seulement croisé deux petites chauve-souries au loin et le fameux passage de la mort (on nous a quand-même dit qu’en cas de problème il y avait un système d’alarme général) n’est, en fait, qu’un petit goulot d’étranglement dans la roche de quelques mètres que vous traversez en 5 secondes. Nous sommes ressortis un peu étonnés du déroulement de cette visite qui nous a coûté cher (40 euros à deux).

Depuis, nous avons a pris de la distance par rapport au Lonely ou autre guide de voyage. Selon nous, ils insistent beaucoup trop sur les activités et visites payantes alors que le pays propose tant de choses extraordinaires et gratuites !!
Sous le soleil torride de Rockhampton !
Après cette visite « désappointante », il est comme toujours temps de reprendre la route. Après quelques heures de conduite, nous voilà à Rockhampton, la plus grande ville du coin. Nous ne sommes jamais allés au Far West, mais je pense que l’atmosphère doit y être un peu la même. Il fait chaud, très chaud, les 4×4 quadrillent la ville et nous sommes les rares bipèdes à braver la chaleur pour explorer la rue principale.

On remplit notre devoir de touristes et arpentons le centre, rapidement, car il y a rien pour nous charmer. Au bord de la rivière, la seule présence vivante que nous croisons est un gros lézard, pas farouche pour deux sous.

A bout de forces (oui, je sais je dramatise un peu!) nous nous asseyons à la terrasses de l’un des seul restaurant de la ville. Nous commandons chacun un burger.

Bien qu’il ait fallu se battre avec un bataillon de mouches pendant le repas, il n’y a pas à dire, la viande est délicieuse dans ce coin du monde.
Nous ne nous attardons pas dans cette ville qui semble cacher son âme, le temps de visiter le supermarché le plus proche et nous repartons, direction le camping du soir.
Spectacle gratuit à Bajool !
Notre expérience dans le saloon de Felugah nous a tellement plu, que nous décidons de remettre ça dans la toute petite ville de Bajool. C’est l’unique bar de la ville qui met son jardin et ses sanitaires à disposition, contre la consommation d’un petit quelque chose… En début de soirée (17h30 selon les Australiens) nous entrons dans le saloon. Il est plein d’habitants qui viennent boire un petit « godet » avant de rentrer chez eux. Un Monsieur nous raconte une histoire mais son accent ne nous permet pas de la comprendre dans le détail. Par contre, on comprend qu’une tempête est annoncée dans le coin pour cette nuit et même demain. Le patron nous montre une carte du site météorologique, il y a un gros cercle rouge exactement là où nous sommes.
Oups ! Quand François leur demande si l’on doit s’inquiéter, ils se moquent de nous ! Ils nous disent que c’est très dangereux dans de grands éclats de rire. Bon, on finit notre bière et on rentre dans notre van sans trop savoir si ça allait swinguer ou pas dans la nuit. La réponse nous est adressée par le ciel quelques minutes plus tard. Là-bas, au loin, on assiste à un spectacle incroyable ! Des dizaines d’éclairs se succèdent à un rythme effréné. Nous mangeons notre salade de tomates en regardant l’orage grossir et s’approcher ! Nous n’avons pas le temps de finir notre repas, que déjà un déluge s’abat sur notre pauvre petit van. Les éclairs se font plus proches, à ce moment précis on se sent un peu vulnérables. Mais au bout d’une heure, la tempête s’en va aussi soudainement qu’elle était venue. Nous pouvons donc nous endormir sur nos deux oreilles.
Le lendemain matin, ce n’est pas l’orage qui nous réveille mais une bande de perroquets peu soucieux de notre sommeil. Ils se sont posés juste à côté, ils sont magnifiques et nous arrivons même à les photographier. Amateurs d’oiseaux, l’Australie est un pays pour vous je vous le dis ! (#Antoineprendtonbillet)

Une nuit, pas plus, à Agnes Water !
Après cette nuit épique, évidemment nous reprenons la route et cette fois point de petit saloon pour passer la nuit mais un des campings d’Agnès Water, station balnéaire.

Comme Airlie Beach, (voir article précédent) l’endroit ne nous charme pas particulièrement. A cette étape du voyage, on se rend compte que les campings tout confort, remplis d’énormes caravanes, ne nous correspondent pas. Vu les prix élevés, on ne reste qu’une nuit. Çà suffit pour profiter de l’endroit. La plage est magnifique et pour une fois on peut s’y baigner, enfin entre deux bouées et sous haute surveillance des maître-nageurs quand même.

Le lendemain, nous allons faire un petit détour à 1770, à l’endroit où l’explorateur James Cook a débarqué la première fois dans le Queensland. Il s’arrêtera une deuxième fois un peu plus au Nord au niveau de la ville de Cooktown… Un peu mégalo le type…


Et c’est parti, on roule, on roule, on roule… Sur la route, nous évitons un énorme serpent qui traverse la route. Il est si gros que j’aperçois même ses yeux. Evidemment François est ravi de cette nouvelle rencontre !
Rosedale, petit village hors du temps.
Par hasard, nous nous arrêtons à un Rosedale, un petit village absolument désert. Il semble ne pas avoir changer depuis des décennies. Son charme est indéniable, un vrai décor de film.

Point de rue unique comme dans toutes les autres villes que nous avons traversées, plutôt un petit centre à l’européenne. Au centre du village, un énorme mémorial de la première guerre mondiale est érigé. De vieilles photos exposées montrent des centaines de personnes célébrer l’armistice de 1918. La ville semblent avoir été beaucoup plus vivante il y a bien longtemps.
Après l’habituel pique-nique dans notre van, nous quittons cet endroit si étonnant pour atteindre notre camping du soir.

Depuis que nous sommes en Australie, ça se passe comme ça. On passe d’un univers à l’autre. D’un paysage à l’autre. Après des heures à rouler dans une campagne qui nous paraît parfois monotone, on tombe sur des endroits incroyables qui nous font oublier l’ennui de la route. Ce pays est vraiment surprenant.
Sur la route des baleines.
Notre objectif du moment, c’est de nous rendre à Herve Bay, nous y avons réservé un tour en bateau pour aller voir les baleines.
Avant cela, on tente un autre camping gratuit à Apple Tree Creek, dans un saloon of course ! Là encore, il y a une tempête que l’on brave pour aller manger un petit morceau dans le restaurant désert. Encore une fois, j’insiste, la viande est délicieuse et les portions sont gargantuesques.

Et le lendemain, devinez quoi, et bien on prend la route pardi ! A 50 km, nous nous arrêtons prendre notre café quotidien dans la petite ville de Childer’s. Et allez savoir pourquoi, j’ai eu un coup de cœur pour cette petite ville très animée. Peut-être est-ce le vieux cinéma ou ce grand bâtiment servant de mémorial en tout cas, ce fut le bonne surprise. Si un jour je vous dis que je pars vivre en Australie, vous saurez où me trouvez!
Hervey Bay: Pluie et Baleines.
Nous arrivons à Hervey Bay en début d’après-midi. La mauvaise nouvelle c’est qu’une pluie battante s’est installée sur la ville. On passe donc toute l’après-midi confinés dans le van. Ce n’est pas désagréable. Ça nous permet de nous reposer, surtout François que la conduite du van épuise. La pluie continue pendant la nuit, pas sûr de pouvoir aller voir les baleines demain.

Le lendemain matin, comme par magie, la pluie cesse juste à temps. Un bus vient nous chercher à l’heure convenue.

Et nous voilà sur un catamaran géant en compagnie d’une trentaine de touristes du monde entier. Le capitaine commence par un petit discours, une tempête menace au loin. Les membres d’équipages distribuent des pilules contre le mal de mer. Moi et mon absence totale de pied marin, on panique un peu. Mais mon attention est vite détournée par le buffet que l’on nous sert pendant que le bateau vogue vers les baleines. Je sens d’emblée que ça va être une bonne journée : il y a des profiteroles !!!!!!!

A peine le temps de profiter de ces petites douceurs que notre capitaine nous signale la présence de notre première baleine de la journée.
Le bateau s’approche et tous les passagers dégainent leurs objectifs pour immortaliser le moment, le bateau s’approche encore tout en semblant garder une distance raisonnable (enfin de mon point de vue de non spécialiste). La baleine est en train de dormir. On la laisse donc faire de beaux rêves.
Pendant le déjeuner, nous en profitons pour faire la connaissance de deux suissesses en vacances et d’un couple de français venus travailler un an en Australie. (#unpetitcoucouenpassantàeux).
L’après-midi commence et on espère apercevoir au moins une petite baleine avant de rentrer. On ne sera vraiment pas déçus. En effet, le capitaine en a repéré deux en pleine activité de danse aquatique. Il s’approche doucement et pendant plus d’une heure nous les suivons. C’est un festival, la plus petite (la fille) enchaîne les sauts tandis que la plus grande (la mère) à l’air de faire des étirements. Sur le bateau, on n’entend que les clics des appareils photo. Tout le monde profite de cet instant en silence.
Un des skyper nous dit que nous avons de la chance, que ce que nous voyons est très rare. On rentre même une heure en retard, le capitaine ayant voulu nous faire profiter jusqu’au bout de ce moment.


Nous rentrons de cette activité enchantés de ce moment. On ne navigue pas tous les jours avec deux baleines ! N’empêche, cette petite virée est pour nous l’occasion de nous interroger encore une fois sur le bien fondé de telles activités. Depuis que nous sommes partis en tour du monde, nous avons souvent été tentés soit d’aller voir des animaux en captivité, soit de faire des tours organisés pour nous approcher des animaux sauvages. Souvent nous avons résisté à ces tentations, et parfois nous y avons cédé. Plus le temps passe, plus François et moi nous sommes d’avis d’éviter au maximum les rencontres « commerciales » avec les animaux. En tout cas, avant de prendre cette décision, on essaie de répondre à ces questions : Quel plaisir vais-je vraiment en retirer ? Y a-t-il un moyen plus « naturel » de voir ces animaux et surtout quelles sont les conséquences pour les animaux ? Mon plaisir personnel va t-il mettre en péril leur existence ou leur bien-être?
Pas facile tout ça, une question d’équilibre sans doute…. C’est en rêvant de baleines danseuses que nous nous endormons, demain y a route…..
EBM