Du 26 octobre au 02 novembre 2018.
Notre passage à Sydney est notre dernière étape en Australie. Nous avons adoré cette ville si différente du reste de l’Australie. On a particulièrement aimé l’Opéra et ses alentours. Ce que l’on peut vous dire, c’est que nous n’avons pas vu la semaine passer.

Rendre le van : une sensation forte.
Lorsque nous traversons la banlieue de Sydney immense et son trafic infernal, cela fait un mois que nous vivons dans le van et pour être honnête il était temps que ça se termine. Les joies de la vie en camping et la logistique qu’elle implique nous auront épuisés. Et puis, nous avons trouvé que ce mode de voyage ne favorisait pas les rencontres, on s’est sentis un peu seuls en Australie. C’est donc sans nostalgie que nous arrivons au siège de la société Hippie Campers. On gare la bête au bout d’une immense rangée de vans. Une jeune australienne au visage angélique s’occupe de l’état des lieux. Comme on n’est pas des pourceaux, on lui signale la fissure sur le pare-brise qu’elle n’avait pas vu. (On s’en fout, on a une assurance). Là où ça coince c’est quand on s’aperçoit qu’ils nous facturent 80 dollars pour l’intervention suite à la panne à Hervey Bay. Nous, on n’est pas d’accord, il est prévu que l’on paie les interventions uniquement lorsque la panne est de notre faute. Hors, le réparateur lui-même nous a indiqué que les raisons de la panne de batterie pouvaient être multiples. Nous expliquons notre point de vue à la jeune fille souriante. Mais on sent bien que le simple fait de remettre en cause la facture, la déstabilise. Elle appelle donc sa patronne qui appelle un employé français pour qu’il traduise. Et nous voilà à cinq, pendant près d’une demi-heure à négocier notre cas. On finit finalement par obtenir gain de cause : on peut enfin dire adieu à notre monture ! Pour parcourir les 20 Km qui nous séparent de notre AIRBNB, nous prenons un Uber (56 dollars tout de même !). Après une heure de route, nous arrivons enfin dans le centre. A nous Sydney !
Un petit air d’Asie
Arrivés dans ce qui sera notre logement pendant une semaine, on peut enfin souffler. Notre Airbnb, un appartement partagé avec d’autres touristes, est en plein dans le quartier asiatique, le quartier Ultimo (Oui je sais ça fait plus italien !). On s’en rend compte parce que tous les restaurants aux alentours sont soit chinois, soit coréens, soit vietnamiens. Le premier soir, fatigue oblige, nous nous limitons à ce quartier, plein de vie, de jeunes étudiants et d’odeurs d’orient. Sydney nous plaît déjà. Certes, nous choisissons de faire des courses et boudons les restaurants. Mais ce petit mélange, vie bouillonnante d’Asie/tranquillité d’Océanie ne nous fait pas de mal. Ce qui ne nous fait pas de mal non plus, c’est de retrouver une vie sédentaire et pouvoir faire à manger dans une vraie cuisine. Après un mois en van, c’est sûr, nous n’avons pas l’âme nomade. Du coup, il nous sera difficile de parler des restaurants de Sydney parce qu’à vrai dire, à part une petite bière pendant l’Happy Hour et deux menus du midi à l’Oxford Hotel dans la Oxford street (on recommande, pas cher), nous avons principalement mangé dans notre logement.
La découverte
Le lendemain de notre arrivée, remis de nos émotions, nous parcourons, pour la première fois (et pas la dernière), les trois kilomètres qui nous séparent du très célèbre Opéra. Notre quartier est proche de l’Université, quand on passe devant, on doit se frayer un chemin entre les étudiants qui vont et viennent, d’un pas décontracté. Après quatre semaines sur les routes australiennes, ça faisait bien longtemps que l’on n’avait pas été obligés de « se frayer un chemin ».
Le centre nous séduit par ses bâtiments de style victorien ou futuriste.

Malgré les travaux qui bloquent la rue principale (George Street), nous profitons du patrimoine historique de la ville et en Océanie, jeune continent du point de vue occidental, ce n’est pas rien. En plus, on dégote une immense librairie, dans laquelle on ne peut s’empêcher de s’arrêter à chaque occasion. Nous trouvons, par hasard, un immense hangar, dans la Darling Drive, où l’on peut acheter plein de souvenirs pour des prix raisonnables. D’ailleurs on remercie la bonne âme qui a eu la gentillesse de les ramener en France quelques semaines plus tard.

Comme à Brisbane, le contraste entre Sydney et le reste de l’Australie est saisissant. Il semble ne rien avoir en commun entre la vie des cowboys que nous avons croisés et celle des gens affairés de Sydney. Comme dans tout centre d’affaires qui se respecte, tout est beau et propre, les gens y sont bien habillés, trop bien habillés pour nos vêtements qui commencent à sérieusement fatiguer. C’est l’une des réalités des voyages au long court, même sans être particulièrement élégante de nature (ce qui est mon cas), c’est compliqué de ne pas se sentir décalé dans une ville comme Sydney.
Sydney, c’est aussi un peu d’Angleterre, le soleil en plus. En témoigne, la statue de cette bonne Reine Victoria qui trône dans l’une des rues principales.

Les églises aussi ont le charme austère des églises anglaises. La St Paul Lutheran Church en impose par sa simplicité, mise en valeur par le beau Hyde park qui la borde. C’est tout le charme de la ville, les espaces verts ne sont jamais loin. Je peux vous dire qu’on en a profité.

Le pouvoir attractif de l’Opéra.
Dès notre premier contact avec l’Opéra de Sydney, nous sommes sous le charme. Il est certes plus petit que ce que j’imaginais, mais l’endroit est captivant. Est-ce la proximité de l’eau qui nous rappelle notre ville ? Où le style architectural des années 60 qui rappelle notre pot de yaourt ? (Pour toute personne ne connaissant pas Le Havre, je conçois que cette phrase puisse paraître étrange). En tout cas, l’attraction est telle que nous y revenons tous les jours avec le même plaisir.
Juste à côté, les Royal Botanic Gardens de la ville sont un bon endroit pour flâner entre les arbres gigantesques à la mode australienne. L’occasion d’observer les coureurs faire leurs joggings et de nous dire qu’un jour où l’autre il faudra s’y (re)mettre mais pas maintenant, on attendra le retour.

De l’autre côté, le pont du port ou Harbour Bridge n’est pas mal non plus. Tous les jours des amateurs de sensations fortes l’escaladent. Comme nous ne rentrons pas dans cette catégorie et que l’activité à l’air d’être un chouia chère, on se contente de traverser le pont à pied ce qui déjà procure des sensations bien assez fortes pour moi : il est quand même haut ce petit pont ! En fait, il est bien plus impressionnant vu d’en dessous. Le dimanche, nos pas nous ont mené à un petit marché de nourriture internationale au pied de l’édifice. Et pour avoir contemplé ses bases le temps de la dégustation d’une pizza, je peux vous dire qu’il est majestueux.

Lorsque nous avons traversé le pont, nous sommes tombés sur un drôle d’endroit. Un parc d’attraction, le parc de la lune (ou Luna Park), ancien, complètement désert, parfait pour servir de décor à un film d’horreur.

On croise aussi des tas de petits écoliers en uniformes ; ils sortent de l’école et jouent sur une esplanade donnant sur le baie. Se rendent-ils compte de la chance qu’ils ont de voir ce spectacle tous les jours ?

Le musée juif.
Dans un tout autre registre, il y a un musée juif à Sydney ! Evidemment, nous sommes allés y faire un petit tour ; histoire d’apprendre un peu l’histoire de la communauté juive de la ville.

En fait, le musée est davantage centré sur l’histoire de la Shoah qu’il évoque avec beaucoup de clarté et de pédagogie. Même si le musée nous a plu, la thématique nous a un peu plombé le moral. Heureusement, les rues colorées par les arbres en fleurs ont égayé le chemin du retour.

Le musée d’art.
Dans notre intarissable soif de musée (deux quand même en une semaine !), nous sommes passés faire un petit tour dans le musée d’Arts (Art Gallery of New South Wales), du moins la partie gratuite. Ce petit moment de déambulation n’était pas désagréable. Mes pauvres connaissances en peintures ne me permettant pas de vous le décrire comme il faudrait, je vous invite donc à regarder le site du musée : https://www.artgallery.nsw.gov.au. Même sans être un spécialiste, l’endroit vaut le détour.
Et c’est tout ?
Pendant cette semaine, nous avons passé une grande partie de notre temps dans une zone somme toute limitée. Mais le spectacle permanent des ferries quittant les quais de la gare maritime, les nombreux badauds et artistes qui envahissent tous les jours les docks, les touristes se prenant en photos devant l’Opéra, ont suffit à nous faire passer une semaine magnifique à Sydney.

Le dernier soir, c’est presque à regret que nous préparons nos affaires pour partir en Nouvelle-Zélande. D’ailleurs, c’est au dernier moment que nous pensons à laver nos chaussures de randonnée, les Néo-zélandais ont le réputation d’être intransigeants sur la propreté des chaussures des touristes.

La dernière nuit sera courte grâce nos voisins de chambre, un couple d’argentins qui ne semblent être autorisés à utiliser le sèche-linge, très bruyant, qu’au milieu de la nuit. Et à 5 heures du matin nous voilà dans un Uber, direction l’aéroport. Nous quitterons l’Australie en maudissant les Australiens d’avoir inventer le chariot d’aéroport payant ! (4 dollars, quand même, c’est un scandale !). Notre courroux sera de courte durée et ce n’est pas sans un brin de regret que nous quittons le pays des kangourous.

EBM