Du 18 novembre au 22 novembre 2018
Une météo capricieuse.
Cet article retrace notre parcours des points F à J !
Au matin de quitter Ohura, le temps s’est un peu gâté. Les 49 kilomètres de la Forgotten World Highway qu’il nous reste à parcourir jusqu’à Taumarunui, sont un peu plus moroses sous la grisaille. Mais la veille avait été si verdoyante que nous ne sommes pas déçus de terminer la route ainsi.

On avait un peu anticipé cette météo normande, puisqu’au départ nous avions prévu de réaliser le lendemain l’une des plus belles randonnées du pays, mais aussi la plus prisée : la Tongariro Crossing. Une journée est nécessaire afin de réaliser cette belle marche de 19,4 km qui grimpe jusqu’au sommet du mont Tongariro, en passant par un lac bleu et un lac d’émeraude, situés à proximité des sommets. Mais aujourd’hui, c’est une purée de poix qui nous accompagne sur la route des volcans. On diffère donc la balade, pas grave on reste trois mois dans le pays ! Au sein du parc national de Tongariro, trois volcans, sacrés pour les Maoris, sont recensés : Ruapehu, Ngauruhoe (alias la Montagne du Destin pour les fans du Seigneur des Anneaux) et Tongariro…
Nous décidons tout de même de contourner l’ensemble du parc en voiture afin d’apercevoir les trois monstres…

Nous apercevons par miracle le volcan Ruapehu quelques instants et nous enfonçons dans un temps de plus en plus maussade le long de la « Desert Road » qui traverse le parc du Sud vers le Nord. Je vous rappelle qu’il y a quelques kilomètres nous étions dans la verdure et les moutons. Les paysages changent à une vitesse en Nouvelle-Zélande, de quoi ne jamais s’ennuyer.

Vous l’avez compris le tableau aurait pu être un peu plus réjouissant, si la Evelyne Délia du coin y avait mis un peu du sien. Ce n’est pas grave, nous voguons ainsi jusqu’au lac Taupo, le plus vaste lac du pays, en espérant avoir plus de chance pour la suite. Ce lac de 616 km² est ce qu’il nous reste d’une énorme éruption volcanique qui date de plus de 26 000 ans (c’était la petite information du jour que personne ne retiendra).

Clairement, ce lac n’offre pas les plus beaux paysages de la région. Mais il s’agit d’une bonne halte pour retrouver quelques temps la civilisation.

Aujourd’hui, les cygnes noirs (les « black swans » pour mes grand-mères devenues bilingues maintenant) voguent tranquillement par dizaines sur ce paisible lac, sorte de petite mer intérieure.

Triathlon à Taupo
Ce soir nous dormons chez Shona. Mais, elle a une soirée… Qu’importe, nous nous retrouvons attablés avec Carolina, une Finlandaise suédophone ( Et oui, il n’y a pas que le finlandais en Finlande !) venue habiter cinq semaines en Nouvelle-Zélande, avant le triathlon de Taupo, pour s’entraîner. Tous les jours, elle se fait un petit triathlon en guise d’entrainement… Un peu comme nous quoi… Après avoir rencontré Carolina, nous sommes maintenant sûrs de notre façon de voyager en Nouvelle-Zélande. Dormir chez l’habitant chaque soir, nous fait un bien fou ; car chaque soir, c’est comme une nouvelle histoire qui s’écrit sous nos yeux. Cela peut paraître un peu pompeux, mais nous avons vraiment l’impression d’en apprendre chaque jour un peu plus sur les Kiwis, sur leur façon de vivre, etc.

Toutefois, je ne vous cache pas qu’au bout de trois mois à vivre en collocation chaque soir (ou presque) chez un nouvel hôte, cela commençait à m’épuiser. Et bien oui, tous les jours débarquer chez quelqu’un, qui a sa vie et ses impératifs et essayer de se fondre dans ce décor, l’instant d’une soirée ou deux ; cela demande pas mal d’énergie.
Le premier soir, Carolina et son ovomaltine (#romaincestuneinfopourtoi) nous indiquent d’aller à pied jusqu’aux Huka Falls, depuis notre logement commun… « Je le fais en courant tous les matins, ça se fait très bien… » Bon, ça se fait très bien, mais c’est quand même une sacrée balade de 14 km (aller-retour) le long de la Waikato River qui nous emmène jusqu’aux Huka Falls….

Le problème de ces fameuses cascades, c’est qu’elles sont facilement accessibles, et donc elles attirent le tourisme en masse… Sauf que nous nous marchions depuis deux petites heures, sans voir un chat, tranquilles dans la nature, jusqu’au bouquet final, où là mes amis les Chinois par dizaines nous attendaient…

Toujours est-il, nous passerons un bon moment à regarder cette masse bleue être engloutie dans la Waikato River. Cette dernière d’une largueur de 100 mètres se resserre à seulement 15 mètres dans un canyon baigné d’une eau bleue azur… Autant vous dire, cela décoiffe et vaut son coup d’œil malgré l’affluence.
Je me permettrais de jouer avec une photographe chinoise prête à me mettre un petit coup de coude dans les côtes pour prendre sa photo… C’était mon jeu préféré en Chine, rendre les coups dans les files d’attente… Et puis, nous repartons jusqu’à chez nous, seuls pendant toute la fin de randonnée, mes amis Chinois reprenant leur bus.

« Ça fume Francis ! »
Le lendemain, en repartant de Taupo, nous prenons la direction de Rotorua. Situé au cœur de l’île Nord, cette ville est localisée au cœur d’une activité volcanique intense et est le lieu de toutes les croyances et traditions maories. Pour rappel, les Maoris sont des peuples polynésiens venus colonisés la Nouvelle-Zélande vers l’an 1000 apr. JC (même si rien n’est sûr sur la date). Avant ces braves gens, la Terre du milieux n’avait jamais connue une présence humaine !
En attendant, quelques kilomètres avant d’arriver à Rotorua, nous nous arrêtons au pied de la Rainbow moutains… Et c’est le moment où j’en profite pour faire un point sur les toilettes sèches kiwis… Je fais et je vais continuer à faire des compliments sur ce pays qui nous a tant apporté, mais les toilettes en Nouvelle-Zélande sèches, NON ! En Australie, vous pouvez vous retrouver au fin fond d’un canyon pleins de serpents en délire et les toilettes sont toujours impeccables. Me demandez pas où vivent les hommes ou femmes d’entretien mais c’est toujours propre. Mais, au pays des Kiwis, les toilettes sèches sont plutôt marécageuses…

C’est donc après ce passage dans le marais que nous entamons notre petite ascension. Quelques minutes, après le départ nous contemplons un petit lac bleue turquoise, le Crater Lake, et, au fur et à mesure de la montée, nous observons les traces rouges sur les parois de la montagne, liées à une forte activité volcanique.

En haut, le point de vue à 360° sur la campagne environnante est typique de l’image d’Épinal de la Nouvelle-Zélande. Mais le soleil tape fort, alors nous redescendons assez rapidement.

Nous déjeunons avec notre traditionnel sandwich avocat, tomate, fromage (plusieurs mois après, il fait toujours partie de notre quotidien) et repartons en direction de Rotorua pour arriver sous un déluge et quelque peu nerveux… C’est sans doute l’ambiance volcanique de la région.

Dans la ville, le sol bouillonne. Autant vous dire que ce que nous allons voir m’a marqué à jamais, surtout que nous avons eu l’impression d’être un peu privilégiés. Je m’explique. La région est devenue un haut-lieu du tourisme de masse pour la Nouvelle-Zélande. Vous pouvez par exemple, vivre une soirée dite « Maori » autour d’une grande table. Du folklore en veux tu en voilà, tout ça en cassant son PEL… Clairement, tout cela ne m’emballait guère. Mais qu’importe…

Car sur le bord du lac Rotorua, à quelques mètres du passage des bus touristiques, se trouve, à l’abri des regards, un petit village maoris du nom de Ohinemutu. Les habitants vivent ici paisiblement, dans un brouillard volcanique perpétuel. Dans ce village, les trottoirs bouillonnent, grésillent et sifflent (#cestpourtoithiago), le goudron est soulevé par l’activité volcanique, tout ça dans une ambiance de « merguez party »… Désolé pour mon imagination débordante, mais c’est ce qui m’est venu à l’esprit à ce moment.

Cette petite bourgade située sur une cocotte minute fut un vrai moment ressourçant bizarrement. Sa jolie église et son marae flambant neuf n’en sont pas moins photogéniques non plus. Ah oui, le « marae, pour les maoris, est un lieu sacré qui servait aux activités sociales, religieuses et politiques dans les cultures polynésiennes précédant la colonisation ».

Nous finissons par visiter le cimetière situé au bord du lac et refaisons un tour du village pour profiter de cet endroit si atypique…

« Air Normand » dirait sans doute à tous les habitants doivent fuir cet endroit fumant. Concernant les règles d’urbanisme à appliquer, déformation professionnelle oblige, je ne peux m’empêcher de me poser quelques questions sans réponse : « oui Monsieur, vous pouvez construire votre véranda ici… Si ça fume trop, vous n’aurez qu’à ouvrir les fenêtres en grand… »

Le soir, une nouvelle nuit chez l’habitant nous attend. Revenant tardivement de son travail, nous n’auront pas trop le temps de sympathiser avec la maîtresse de maison.
Un parc d’attraction volcanique : Wai-O-Tapu !
Le lendemain matin, puisque je suis un peu plus touriste qu’Elise dans l’âme, je vous l’accorde, je ne peux m’empêcher d’aller visiter le site géo-thermal de Wai-O-Tapu. Car qu’on se le dise, l’endroit, qui est « instragramement » et mondialement connu pour sa Champagne Pool, est devenu un point incontournable de tout voyage en Nouvelle-Zélande. Je ne suis pas volcanologue, mais le site est un peu un condensé de tout ce que pourrait apprendre un jeune apprenti durant sa formation… Ainsi, on a clôturé l’oeuvre de Dame Nature par des barrières et le lieu est devenu une vraie usine à « pognon », n’ayons pas peur des mots… Elise décida donc de lire un roman sur le parking du site pendant que j’allais me faire ma propre opinion sur la question : « merveille de la nature » ou « attrape touriste » ? L’entrée est à 32,5 dollars par personne tout de même (soit environ 19 euros).

Et bien, je vais vous dire que la fainéantise des gens devant une marche de plus de 2 kilomètres m’a sauvé la mise. Je m’explique. Dès le début, trois boucles sont proposées aux visiteurs selon votre envie de marcher et votre timing. Une première option est une marche de moins d’un kilomètre (de mémoire) et les 2 autres options n’excèdent pas à la louche les 3 kilomètres de plat… 300 personnes environ, ont choisi la première option et une dizaine de personnes ont choisi la deuxième et la troisième…

Ainsi, j’ai eu l’impression que les trois quart du site était réservé uniquement pour ma venue… Parfait ! Ce qu’il fait dire également, c’est que chaque matin, vers 10h15 le parc déclenche artificiellement un geyser vers l’entrée du site (il appelle ça, l’attraction du geyser Lady Knox !) Celle-ci m’a sans doute permis de faire ma visite en solitaire. J’ai ainsi pu m’asseoir ça et là, écouter les bruissements de la Terre, m’extasier devant les couleurs issues d’une multitude de réactions chimiques et observer ses oiseaux si particuliers vivant dans les nuages… de souffre.

Alors en conclusion, le lieu est très populaire, mais il est vraiment possible d’en profiter pleinement sans vous faire empaler par une perche à selfie au détour d’un chemin… Je vous conseille ainsi de vous balader sur le site quand tout le monde regarde un geyser artificiel s’affoler… Votre bourse dictera sans doute la suite de votre décision…

Je terminerai également par préciser que pour ceux qui n’ont pas la possibilité d’y rentrer, plusieurs effluves volcaniques de ce genre sont visibles dans la nature sans payer quoi que ce soit… A vous de les trouver… Avec un bon odorat, cela devrait vous aider…
Du triathlon au surf…
Ils nous reste que deux jours avant l’arrivée de Fanny, alors nous traçons vers Raglan, une petite station balnéaire, paradis des surfeurs, située au Sud d’Auckland, sur la côte Ouest. Le petit port de Raglan a un faux air de la Bretagne et tout particulièrement de Tréguier. Elise a l’impression d’être chez elle et j’avoue que cette escapade à Raglan nous rappelle à quel point la Bretagne nous manque un peu. Je dis bien « un peu », car je suis Normand et je ne nous voudrais pas perdre toute ma dignité sur un article sans titre.
Nous observons tous les apprentis surfeurs jouer dans les vagues, tels une bande de manchots (oui bon, chacun son imagination) dans les vagues.
Le lendemain, nous partons à la découverte de la côte. La route ou plutôt la piste nous fait vite réduire nos objectifs de l’après-midi, mais qu’importe la falaise nous ravis. Nous surplombant la mer de Tasman d’un bleu…très bleu. Nous sommes seuls au monde, le spectacle est ressourçant. J’ai déjà hâte de voir la suite…

Le soir, n’oublions pas l’anniversaire de Miha… Nous sommes le 22 novembre, le temps pour nous de laisser une petite trace sur la plage de cet événement interplanétaire qui égaye un peu plus notre mois de novembre chaque année. C’est cadeau…

Une dernière soirée dans un camping de surfeurs ne nous emballe pas trop… Bon, on ne va pas être plein de préjugés, mais nous nous sentons un peu « vieux cons » dans cette ambiance trop à la cool pour nous. Ah « trentaine », quand tu nous tiens… Nous profitons toutefois d’un superbe coucher de soleil avec notre verre de vin néo-zélandais à la main.

Le lendemain, direction Auckland, en faisant une petite halte par une énième cascade que j’ai adorée ; les Bridal Veil Falls. Mais vous savez quoi, Elise me dit qu’elle est devenue blasée des cascades… Quoi qu’il en soit, dans deux jours, un nouveau colis nous attend à l’aéroport d’Auckland… Affaire à suivre !

ET ALORS CE TITRE D’ARTICLE ? UNE IDÉE ?
FD