Colonia de Sacramento et Montevideo, du 31/01/19 au 05/02/2019.
Notre incursion en Uruguay fut brève, à peine cinq jours, mais elle nous a permis d’entrevoir ce petit pays discret, enclavé entre le Brésil et l’Argentine. Un petit pays dont on parle si peu, à part, peut-être, les amateurs de football, du PSG et du cannabis. Il faut bien dire qu’à notre arrivée en Amérique du Sud, notre programme n’est pas du tout acté. D’ailleurs, nous se savons pas encore quand sera venue l’heure de rentrer au bercail. L’Amérique du Sud nous impressionne et après 4 mois de vie passés en sécurité absolue en Océanie, on se demande comment nous allons réagir à ce que nous pensons être la partie la plus périlleuse de notre voyage.

On nous a tout raconté sur ce continent, et il est vrai qu’on « psychote » parfois un peu en ce début de périple sud-américain. Vols, violence, drogue…, voilà un peu le tableau que l’on nous a dressé parfois avant de venir (#zoneinterdite)… Bien entendu, notre discours est bien plus nuancé désormais. Néanmoins, à l’époque, nous décidons d’avancer au jour le jour dans cet immense continent. Et c’est bien là la meilleure décision que nous avons prise…
Le plus beau couché de soleil du Tour du Monde ? Colonia del Sacramento.
De Buenos Aires, il est très simple d’aller faire un petit tour en Uruguay. C’est un peu comme prendre une navette fluviale pour faire un Le Havre – Honfleur… On a même le choix : le bus ou le bateau. En terme de prix et de temps passé, la liaison maritime Buenos-Aires/Colonia del Sacramento est plutôt pas mal. Même si quand on parle de prix en Uruguay, tout de suite on monte d’un cran. (compter tout de même 100 euros aller/retour par personne). Il faut une heure de traverser pour atteindre ce pays mystérieux. Le pays est sans doute le moins abordable du continent Sud Américains pour les Tours du Mondistes comme nous. En effet, les prix sont assez comparables à celui d’un pays européen… C’est pourquoi, nous y resterons que quelques jours.
De bon matin, nous prenons donc nos énormes sacs et partons pour une petite mais intense marche d’une demi-heure pour atteindre la gare maritime de Buenos Aires. Attention, deux compagnies proposent le trajet et leurs terminaux ne sont pas du tout situés au même endroit ; je m’en suis aperçue la veille in extremis. Après cette petite promenade sous un cagnard de feu et parmi une foule compacte, nous atteignons notre but. Très en avance comme toujours, car je préfère toujours être « large », on ne sait jamais.

Les formalités pour changer de pays ne sont qu’une formalité. Ca tamponne à tout va à la douane, au plus grand bonheur de François qui aime compter ses tampons. « Una pequena hora » sur un bateau bondé et sur-climatisé et nous voilà en Uruguay.
La ville de Colonia del Sacramento est petite, certes, mais non dénuée de charme. Elle fut une base de rivalité pendant des décennies entre les Espagnols et les Portugais au vue de sa position stratégique aux confins des deux Empires Coloniaux. Aujourd’hui, elle est classée au patrimoine mondial de l’UNESCO et attire pas mal de touristes brésiliens…

On débarque vers 14 h, heure de la sieste manifestement, puisque les rues sont vides. Après avoir déposés nos sacs dans une toute petite chambre, nous partons à la recherche de quoi nous sustenter. L’occasion pour nous de constater à quel point les prix de ce côté du Rio de la Plata sont élevés. Nous prenons donc un « chivito », sorte de combo entre un kebab et un burger, sans frites, mais agrémenté de viande locale. Cette viande est une spécialité, elle est très bonne, il faut bien le dire. On se lassera rapidement des « chivitos », puisque la gastronomie uruguayenne reste globalement assez limitée.

L’ambiance dans cette petite station touristique est paisible. Il n’y a pas grand chose à faire hormis déambuler et « buller » en terrasse à coup de citronnades ; ce que nous faisons consciencieusement.

En Uruguay, une chose nous saute aux yeux d’emblée : ici le maté semble être un mode de vie à part entière ; un peu comme la cigarette en France dans les années 60. Le maté est un peu la tisane locale. Pour la boire, il vous faut votre calebasse (le récipient) et la bombilla (une paille permettant de filtrer). A la différence du café, qui vous met un coup de fouet et vous donne des palpitations, le maté est censé avoir des vertus plus apaisantes. Enfin, c’est ce qu’on dit. On en a encore à la maison pour ceux qui veulent essayer…

Ainsi dans les rues, tout le monde se promène « une tasse de maté » à la main. Et comme il faut la remplir très régulièrement, cela implique de se balader avec un énorme thermos sous le bras. Tout cela demande d’avoir une certaine dextérité et de ne pas marcher trop vite. Certains réussissent quasiment l’exercice d’avoir un enfant dans l’autre bras…
Le soir venu, nous nous offrons un restaurant. Ici, la viande bovine est au centre des menus, les accompagnements ne sont qu’accessoires. Pas grave puisque nous ne sommes pas végétariens (enfin pas encore;)) et que la viande ici est délicieuse.

A la nuit tombée, vient l’instant du coucher de soleil. Celui là restera l’un de nos préférés. Il faut dire que le soleil couchant derrière les buildings de Buenos Aires fut grandiose.

Il nous manquait plus que notre maté, mais nous n’avions pas encore investi dans tout le matériel nécessaire. Cela viendra…

Instant pratique!
C’est le moment de faire un petit aparté pratique sur l’Uruguay. Pour ceux qui ont une carte bancaire étrangère, surtout ne payez pas le restaurant en liquide car une dizaine de jours plus tard, 20% de la somme dépensée vous est remboursée automatiquement sur votre compte. C’est quand même bon à savoir non ?
Montevideo, la capitale !
Pour nous rendre à la capitale, rien de plus simple, une fois à la petite gare routière de Colonia. Il suffit de prendre un ticket pour le prochain bus, ils sont très fréquents et c’est parti pour deux heures de route parfaitement rectiligne. Dans les semaines à venir, le côté rectiligne du réseau routier va nous manquer de plus en plus… On vous expliquera tout cela bientôt…

La gare routière de Montevideo est une fourmilière humaine. On prend le bus de ville qui va directement dans la rue principale. L’arrêt est sur une petite place décorée de rubans, juste en face de notre hôtel, c’est parfait.

L’offre en hébergements en Uruguay n’est pas bon marché. Nous avons opté pour un hôtel avec vue sur la Plaza Cagancha. Ce dernier a dû connaître ses heures de gloire il y a quelques années. Du coup, il propose des tarifs plutôt intéressants.
Les affaires posées dans notre chambre au 8ème étage, nous partons voir à quoi ressemble cette ville qui nous rappelle nos cours de Géographie à l’école. En effet, j’ai mis très longtemps à ne pas confondre la capitale du Paraguay et celle d’Uruguay. Alors la capitale du Paraguay, c’est ?

Une place monumentale au charme un peu suranné, une rue piétonne un peu calme, le centre-ville ne déborde pas d’animations.

Nous cherchons où bien manger pour pas trop cher mais très vite une évidence vient à nous : Montevideo ne sera pas un coup de cœur gastronomique. Contrairement à sa voisine Buenos Aires, ici point de petits restaurants à l’Espagnol, point de petits plats alléchants ! On est plus sur des plats un peu gras, un peu chers, un peu américanisés en fait… Enfin, avec un autre budget, je pense que vous pouvez vous y retrouver…
Le centre-ville ayant été visité assez rapidement, nous poussons la promenade jusqu’au bord de mer. Et oui, cette capitale est située à l’embouchure du Rio de la Plata et de l’Océan Atlantique.

En tant que Havrais, habitués à une plage superbe, nous sommes quelque peu désappointés par le passage d’une quatre-voies qui longue la côte. On peut quand même s’y promener en croisant des centaines d’Uruguayens buvant du maté.

Après cette première approche de la ville, nous décidons de rentrer dans notre hôtel d’un autre temps. Mais avant la question du dîner se pose à nous. N’ayant pas très envie de dépenser beaucoup d’argent pour peu de nourriture, nous décidons de nous faire un petit pique-nique à l’hôtel. Ca tombe bien, car il y a un supermarché tout près. Malheureusement, les aliments s’avèrent y être chers. C’est du bout des lèvres que nous dégustons nos sandwichs au pâté industriel et nos chips sans goût.
En terme de visites ou de douceur de vivre, Montevideo ne nous a pas emballé plus que ça. La comparaison avec sa voisine Buenos Aires n’est clairement pas à son avantage. Malgré tout on apprécie découvrir cette capitale, où nous n’attendions pas grand chose mais à la douceur de vivre appréciable.
François revoit l’Atlantique et il semble tout joyeux à l’idée de ce promener au bord d’une 4 voies et du littoral. On a quand même passé de bons moments dans cette petite capitale où nous sentons un peu l’influence brésilienne (string et beach volley sont de sortie en fin d’après-midi).

Le dimanche matin, nous nous sommes rendus au marché. Quelques rues se remplissent d’étales (le principe du marché quoi !). Là, comme les rues sont étroites et que la foule est dense, il ne faut pas être pressé. Ca tombe bien parce que nous ça fait 9 mois qu’on ne se presse plus du tout. François y trouve un drapeau de l’Uruguay en 4 par 3, une bonne chose de faite.
On ne manquera pas non plus de passer devant les boutiques vendant du cannabis. Hé oui, ici c’est permis ! C’est d’ailleurs, grâce (ou à cause) de cette législation que nous avons rencontré de très rares touristes européens notamment.
A la recherche du Carnaval de Montevideo.
Notre séjour à Montevideo, nous l’avons passé à arpenter la ville à la recherche du Carnaval, vanté par les guides de voyage. Comme dans de nombreuses villes d’Amérique du Sud, et surtout comme à Rio de Janeiro, ici tous les ans, un festival anime la ville en février. Nous, tout de suite, on s’était imaginé une ambiance de feu, des chars traversant la ville par milliers… Les deux premiers soirs, rien, et ce malgré les explications de l’office du tourisme pas franchement débordé par le flux des touristes.

Ce n’est que le dernier jour que l’on a compris que le carnaval se résumait surtout à des spectacles de danses organisés, tous les soirs, dans un petit stade. Tant pis, pas d’ambiance de feu pour nous dans les rues. A la place, nous profitons du bord de mer ; c’est dimanche soir et il est bondé. L’ambiance est paisible et idéal pour siroter un petit maté. C’est d’ailleurs ce que la grande majorité des gens font et apparemment, pour ceux qui maitrise la technique, on peut boire du maté en faisant à peu près tout : rappeler à l’ordre ses enfants, jouer aux échecs, faire de la trottinette… Nous rentrons à l’hôtel, ravis d’avoir passé un peu de temps dans cette capitale si peu touristique.
Le lendemain nous repassons par Colonia del Sacramento pour reprendre le bateau. Nous avons prévu de passer une nuit à Buenos Aires avant de nous envoler vers d’autres cieux. Cette parenthèse uruguayenne nous a bien plu, moins à notre porte-monnaie car la vie y est chère et la gastronomie ne vaut pas celle d’Argentine.

EMB et FD