EPISODE 7 : CONFINES A SANTIAGO DU CHILI

Du 4 au 13 mars 2019 à Santiago du Chili.

De la routine, por favor !

Après 11 mois de voyage, nous ressentons de plus en plus l’envie de nous poser ; de plus en plus souvent et de plus en plus longtemps. Les longs trajets en bus ne sont pas de tout repos et pourtant, ce n’est que le début… Louer un appartement et y rester un bon moment, voilà ce que nous voulons à ce moment du voyage. C’est ce que va nous dégoter Elise à Santiago du Chili, la capitale, dans une résidence relativement luxueuse, il faut bien le dire.

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Après plusieurs mois de périple je décide de laver mon sac à dos…

Nous avons appris au fur et à mesure du voyage à écouter nos envies. Au début du Tour du Monde, nous étions dans une logique plus touristique, enchaînant les visites assez rapidement ; trop parfois… Aujourd’hui, nous ne sommes plus dans les mêmes dispositions. Nous profitons de plus en plus des jours off ; souvent en regardant la vie locale se jouer devant nos yeux.

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Nous aimons observer les gens dans la rue… A Santiago les spectacles de rue et autres clowns ambulants sont très fréquents…

Plus d’un tiers de la population chilienne se concentre dans cette agglomération, soit près de 7 millions d’habitants. La capitale chilienne est tentaculaire, encavée entre deux chaînes de montagne. On y voit rarement des nuages à cette époque de l’année. Il faut bien dire qu’elle n’est pas du tout faite pour les asthmatiques. L’endroit est sec et surtout  parfait pour retenir la pollution urbaine. On respire vraiment mal à Santiago.

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Santiago peut paraitre un peu asphyxiante parfois…

Santiago du Chili possède selon nous moins de charme que Buenos Aires ; moins de petits bars typiques, moins de petites terrasses, moins de petits restaurants sympas. La « Buena Onda » (bonne onde) argentine est moins présente ; la vie semble plus violente. Ici, on observe davantage une société américanisée ou le Coca Cola et la malbouffe sont légions ; la mendicité présente à chaque coin de rue. Les grandes multinationales semblent avoir pris le contrôle de façon encore plus extrême que dans les autres pays que nous venons de découvrir… Pour exemple, la moindre petite épicerie du fin fond du pays est sponsorisée par Coca Cola (ou Pepsi). La firme semble avoir fourni l’ensemble des devantures des petits commerces du pays.

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On sent une ville bouillonnante. On reste sur nos gardes, mais nous nous sentons bien dans cette capitale.

Le pire dans tout cela, c’est que les Chiliens ne sont pas du tout adeptes de bons cafés… Mon café se transforme bien souvent en Nescafé en poudre et une tasse d’eau chaude… Beurk…

Dans cette malbouffe, on profitera quand même avec modération, des fameux « completos » chiliens : sorte de hotdog américain, complété par un écrasé de tomates, d’avocat et de mayonnaise. C’est bon marché, roboratif, mais pas très diététique.

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Je me suis mis au « completos » même en pleine journée… On ne vit pas à Santiago souvent…

On l’avait déjà remarqué depuis notre arrivée en Amérique du Sud, mais les disparités au sein de la société sont bien présentes. On se prend des claques bien souvent, on relativise notre petite vie bien chanceuse à chaque coin de rue.

Et malgré tout cela, nous allons nous y plaire dans cette tentaculaire capitale poussiéreuse. Sans doute parce que notre appartement est très agréable. Situé au 12 ème étage d’un immeuble relativement récent, nous pouvons y observer les couchers de soleil sur la ville. La résidence dans laquelle nous logeons possède même une piscine.

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Un soir à Santiago dans notre nouvelle appartement…

A Santiago, nous avons souhaité nous créer une petite routine. Cette même routine qui nous mine le moral avec ce fichu confinement. Pas de grands monuments à Santiago, pas de visites époustouflantes, quelques parcs pour respirer un peu, mais un quotidien. Un vrai quotidien, où nous prenons notre temps, sans jamais regarder notre montre, sans jamais prévoir quoi que ce soit. Ces 10 jours nous ont fait un bien fou.

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La ville offre quelques oeuvres 😉

Le centre-ville possède de nombreuses rues piétonnes, où on se plait à regarder les gens passer, un verre de « Mote con huesillo » à la main. C’est une boisson hyper sucrée fait de pêches au sucre et d’ébly. Oui d’ébly ! Tout ça dans le même verre ! Drôle d’association, mais j’y trouve mon compte. Je ne suis pas encore diabétique donc tout va bien. On y a à boire et à manger en définitif.

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Un verre de « Mote con huesillo » pour moi, une glace pour Elise…

En journée, nous marchons beaucoup, profitons du soleil, des petits parcs. Nous refaisons le monde, sans but précis et tout cela nous va très bien. Nous allons au marché acheter nos avocats et nos tomates… nos fruits rouges… Le soir nous buvons notre Stella Artois en terrasse avec un « completo ».

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Sans commentaire…

Ascension de la colline San Cristobal de Santiago

Vous l’avez compris, Santiago est une ville à vivre plus qu’à visiter. Toutefois, il y a une belle randonnée à faire si vous avez le temps. C’est l’ascension de la colline San Cristobal de Santiago. Et puis, ce Saint-Christophe est le saint patron des voyageurs non ? Alors, allons y , il faut bien brûler les calories des « completos ».

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Le Mapocho qui traverse la capitale… Un peu bétonné tout ça…

Au pied de la montagne, nous devons traverser, le Mapocho puis la rue Pio Nono, une rue très animée, faite de boites de nuit et de jour et de jeunes gens bien éméchés… Sur notre route, nous stoppons notre avancée. Une bagarre vient d’éclater à la sortie d’un bar… Un homme lance une palette sur le videur qui réplique par une droite dantesque qui fait éclater le nez du lanceur… Nous ne restons pas dans le coin, tout ceci n’est pas notre guerre.

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Sous un soleil torride et une pollution qui nous brûle les bronches, nous commençons notre ascension…

On commence notre ascension sous un soleil de feu et dans une pollution urbaine qui nous brûle les bronches. Il est possible de monter en téléphérique, mais vu le nombre de touristes faisant la queue, on décide d’y aller à pied. L’ascension serait facile sans cette pollution ambiante, mais les vues valent le coup. Nous pouvons observer ces dizaines d’immeubles à perte de vue. En haut, la Vierge de l’Immaculé Conception nous attend.

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En haut de la colline San Cristobal de Santiago, la vue est impressionnante

Le temps pour moi d’acheter quelques emplettes pour mes grands-mères et nous redescendons à pied…

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Biens arrivés en haut de la colline San Cristobal de Santiago, où trône la Vierge de l’Immaculé Conception

Un dimanche en supporter de l' »Universitad de Chile »

Le dimanche, je regarde un peu le programme du Championnat de foot chilien… Nous n’avons pas encore eu l’occasion de voir un match en Amérique du Sud. Santiago est l’endroit parfait pour cela, car la majorité des clubs ont leur stade dans la capitale. D’ailleurs, le nom de certains clubs m’intrigue : Unión Española, Audax Italiano ou encore Palestino. Et oui, le Chili est un pays d’immigration (en grande partie européenne, mais pas que) et de métissage. Ceci explique que des communautés se soient formées au fil du temps et celles-ci ont créé leur propre club censé les représenter. Toutes ces communautés, on les retrouve donc dans le nom les clubs.

Ce week-end nous irons donc voir l’Universidad de Chile contre Unión Española ! Des universitaires contre les Espagnols ; tout ça dans un championnat chilien… Drôle de mélange. En fait, nous avions plusieurs possibilités, mais j’avais proposé à Elise d’opter pour le stade le plus près des transports publics et du métro. L’Universitad jouant dans le stade national, on s’était dit qu’en cas de débordement, il serait plus facile de revenir en centre-ville. Le match se joue un dimanche à 15 h. Nous voilà partis…

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Le stade national est très facile d’accès ! Aucun problème de sécurité pour y accéder

L’Estadio Nacional de Santiago est un peu dans son jus. Il a été utilisé comme camp de prisonniers entre septembre et , par la dictature d’Augusto Pinochet, suite au coup d’État du 11 septembre 1973. Footbalistiquement parlant, on ne peut pas dire qu’on assistera à un match d’un grand niveau, mais le spectacle s’est joué, comme vous pouvez le penser, dans les tribunes.

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En plein soleil, toute l’après-midi… Nous avons eu peur à l’insolation…

Il faut dire qu’on n’a pas vraiment regardé le match. On fût spectateurs des spectateurs déchainés en plein soleil et leurs dizaines de jet d’eau… Le score final, j’ai même un doute… L’essentiel pour nous n’était pas les trois points, mais bien de vivre un moment avec ces supporters qui semblent vivre pour enflammer leur stade tous les week-end…L’occasion d’avoir une petite pensée pour le HAC…

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Nous passerons notre temps à observer les supporters jouer aux chats et à la souris avec les supporters souhaitant rejoindre la folie du kop…

Une journée de la femme très animée

Ce week-end, c’est également la journée de la femme. Le soir, nous sommes subjugués par la marée humaine qui manifeste pour les droits de la femme. Cette manifestation est impressionnante, plus d’un million de personnes. On sent une certaine tension. Elise est toujours autant attirée par ce type de mouvement de foule ; de mon côté je suis plus sur mes gardes…

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Cette journée est vraiment suivie au Chili…

Nous remontons dans notre pigeonnier et durant une bonne partie de la nuit nous serons réveillés par des débordements qui découleront à la fin du cortège : feu de poubelles, canons à eau, il y avait de l’animation dans les rues de Santiago pour une de nos dernières nuits dans la capitale.

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Du 12ème étage, nous passerons une partie de la nuit à observer les débordements.

 

Une dernière visite indispensable

Avant de partir, nous décidons de visiter le « Musée de la mémoire et des droits de l’homme ». Ce musée est consacré aux crimes du régime Pinochet. Un bon moyen de comprendre les atrocités commises par ce régime depuis son coup d’état de 1973.  Je ne vous ferai pas un cours d’histoire du Chili aujourd’hui. Toujours est-il que cette visite nous a secoués. Juste quelques chiffres pour comprendre l’ampleur des atrocités ; selon le rapport Rettig de 1991, 2 279 personnes auraient été tuées par des agents de la dictature, 641 mortes « dans des conditions non élucidées » et 957 « détenus disparus ». Cette estimation aurait été portée à 3 197. Des travaux récents ont montré que ces chiffres étaient grandement sous-évalués…

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Le « Musée de la mémoire et des droits de l’homme » est un endroit incontournable pour comprendre le Chili d’aujourd’hui

Après 10 jours passés à Santiago, nous décidons de partir pour visiter sa voisine Valparaiso. Un port mythique que le capitaine Haddock nous a rendu célèbre dans ses chants de marins… Nous avons prévus d’y rencontrer un cousin d’Elise qu’elle n’a pas vu depuis 15 ans. Quand le hasard fait bien les choses…

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FD

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